王子狐の行列
Kitsune est mort hier matin.
Je suis désolée, j’ai besoin de l’écrire, de le raconter. Il n’y a que comme ça que j’arrive à prendre du recul.
Assister à la mort de mon chat est une des choses les plus difficiles que j’ai eues à traverser. Je sais pas si c’est bizarre de dire ça, compte tenu du fait que j’ai déjà enterré ma mère, mais je crois juste que peut-être, souvent, on compare des choses qui ne sont pas comparables.
Ces trente derniers jours nous ont usés, parce que c’est horrible de voir un être vivant, un être aimé, si faible et privé de tout ce qu’il aime. Pourtant, jusqu’à dimanche soir on a cru qu’il allait s’en sortir. Et puis quand on est rentrés il ne parvenait même plus à tenir debout. Il a voulu descendre tout seul du canapé et il s’est effondré parce qu’il n’avait plus la force de se réceptionner. Il a dormi avec nous. Le lendemain, il a miaulé, un cri à fendre l’âme, jusqu’à ce qu’à bout de force, il reste étendu sur le côté, parcouru par moments de spasmes, ou peut-être qu’il cherchait de l’air, et puis… il est mort dans un dernier râle.
J’ai le cœur brisé. De l’avoir vu souffrir, de l’avoir perdu, et de repenser aussi à tout ce que Mathias a fait pour lui, comme il y a cru, comme il s’est battu, comme il l’a caressé jusqu’au bout tandis que je les observais impuissante.
Lové dans son carton de Perlembourg, où Mathias l’a déposé quand tout a été fini, Kitsu ressemblait au petit chat apaisé qui dormait à nos côtés dans le bureau, imperturbable, quel que soit le volume sonore de nos activités.
Nous l’avons enterré dans le jardin et je n’ai pas eu le cœur de soulever une dernière fois la serviette dont on l’avait recouvert parce qu’il était trop lui-même pour qu’on supporte de passer à côté de lui vingt fois, avant l’ouverture d’un magasin où je puisse acheter de la chaux vide.
La petite chatte rousse qu’on soupçonne être sa progéniture est restée allongée derrière nous, à nous regarder, pendant tout le temps que ça nous a pris de faire nos adieux. Je sais pas, c’était joli, qu’elle soit là.
Franck m’a dit qu’il lui avait passé un disque de VNV Nation pendant notre absence, pour qu’il se sente entouré de sons familiers. Futureperfect. Alors, Kitsu, je te dis une dernière fois au revoir en écoutant Electronaut. T’étais le plus doux, le plus chou des pitits Kitsu. Je t’aimais et je t’aime de tout mon cœur. J’espère que tu t’éclates à traquer les souris intersidérales. J’espère que tu ne te souviens pas que tu as eu mal, seulement de l’odeur de l’herbe au crépuscule, et de tes maîtres qui t’aimaient très fort. Au revoir, ma bestiole préférée ! Au revoir, Kitsune.
2 commentaires
Oh je suis vraiment tellement triste de lire ça… perdre un animal est terriblement difficile mais quand c’est dans de telles circonstances, c’est sans doute encore plus dur. Je verse quelques larmes en souvenirs de Kitsu et mes pensées vous accompagnent…
Merci infiniment ♥