Angst ist macht
She was my ancre. And I suppose she was my burden. And soon I will let her go too.
J’ai compris ce que ça signifiait, « c’était mon ancre et mon fardeau. » Ce que ça révélait de moi, je veux dire.
Maman était ma réponse à tout. Ça m’arrache un peu la gueule de l’admettre. Je ne savais pas pourquoi « soon I will let her go too » résonnait en moi, pourquoi ça me parlait, et maintenant je dois l’écrire. Et putain ça fait mal.
J’y arrive pas, laisse-moi deux secondes.
Putain, je chiale autant que le jour des funérailles. Attends, je vais réécrire le début de mon texte, je vais gagner du temps.
J’ai jamais eu autant de mal à écrire deux mots, bordel. Comme si c’était plus définitif que la mort.Je fais que reculer, c’est parce que je dois faire ça bien, si, j’te jure, c’est pas parce que je me complais dans mes propres dialogues. Je me hais tellement quand je fais ça. Je me déteste, aussi, de n’être pas capable d’écrire un truc à la hauteur de ce que je vais faire. Je suis désolée, maman, mais c’est important. J’aurai qu’une occasion.
Je cherche comment exprimer le silence et j’en suis incapable. Voilà. MERDE ! Ha, tu criais ça, toi aussi. Merde. Merde, merde, merde.
C’est bien, je suis bourrée, maintenant. Ça doit être le moment de me lancer. J’aurais voulu être plus lucide que ça. Mais je peux pas remettre ça à demain. Demain ce sera fake. Demain ce sera facile d’enjoliver.
Ça me fait chier de pas être capable d’enjoliver. Allez, Nath, ce sera moche, et alors ? Ferme ta putain de gueule et fais-le. Mais Kalys elle… Kalys n’existe pas putain. Et Marlene elle a chialé aux funérailles pareil, alors TAIS-TOI. Aucune d’entre vous n’est capable de s’en charger et d’ailleurs aucune d’entre vous n’est sa fille. Y’a que toi, Nath.
Adieu, maman.
I let you go.