Chroniques de la prairie #1
Étape 1 : énumérer.
J’adore la jolie friche qui me tient lieu de jardin, mais là, il fallait que je passe un coup de tondeuse électrique. Ça devenait vraiment trop compliqué d’y marcher, parce qu’y poussaient autant d’herbe et de fleurs que de plantes piquantes. J’en ai profité pour désherber autour des plants.
Ça m’a fait énormément de bien, d’être dehors, à faire un peu d’exercice tout en m’interrogeant sur la nature de toutes ces essences, alors j’ai décidé de m’y intéresser de plus près. Pour commencer, j’aimerais bien identifier les plantes qui s’installent spontanément. Dresser une sorte d’inventaire afin d’y voir plus clair.
Pour l’instant, je crois pouvoir nommer celles-ci (et là, patatras, je vérifie une nouvelle fois l’aubépine et je me dis : « mais pas du tout, n’importe quoi. »)
Elles poussent en bordure de terrain : les rosiers et les ronces à gauche, le reste sur le talus qui sépare la partie haute de la partie basse du jardin (quand nous avons acheté pour construire, nous ne possédions que « le haut ». « Le bas » appartenait à quelqu’un d’autre et était occupé par une petite maison en ruine dont nous avons demandé la destruction avant d’acquérir la parcelle.)
Il me reste à répertorier cette partie, sur laquelle poussent des genêts (et des ajoncs, me semble-t-il), deux-trois coquelicots, une fleur magnifique qui vient des plantations du voisin d’en face, et sans doute pas mal d’autres choses. De même que les abords, où nous sommes certains d’avoir identifié des pois de senteur, et où se trouvent entre autres un chêne (qu’il faudra sans doute abattre vu sa proximité avec la maison) et un noisetier.
Enfin, Ubik a planté des fruitiers qui, après deux années difficiles, semblent partis pour grandir : cassissier, groseillier, cerisier, un autre noisetier, un châtaignier, un laurier, et… on a oublié ce que c’était.
Et on a un jardin d’aromatiques : trois pieds de thym, un laurier, un romarin et un buisson de sauge qui se marchent dessus tellement ils ont poussé, un pied de lavande écrasé contre le bord par la sauge, de l’estragon, de l’aneth qui sort timidement, quelques fraises.
J’ai aussi entrepris de me renseigner sur les oiseaux que je croisais, mais je ne sais toujours pas si les deux imbéciles qui manquent tous les jours de s’encastrer dans les baies vitrées sont des moineaux ou des… pinçons. Je penche pour la seconde solution (dans ce cas, ce sont des femelles.) Nous pensons qu’ils aimeraient bien déceler un trou, parce que notre toit plat ombrageant la terrasse, s’il y en avait un (de trou), ils seraient parfaitement à l’abri pour nicher. Pas mal d’oiseaux créchaient ainsi sous le carport avant qu’on ne le comble (parce que, oiseaux, je vous aime, mais ma voiture et mon entrée étaient perpétuellement dégueulasses). Donc, acheter un nichoir.
On a des mésanges (noires et bleues, je crois), des moineaux et un rouge-gorge, et l’année dernière, on a vu un martin-pêcheur ! Sinon, dans les parages vit au moins une chouette hulotte, on l’entend la plupart des nuit et j’adore, ça jette un cri qui m’évoque la joie pure et la liberté. Il y a des pigeons aussi, évidemment, mais ils ne descendent pas dans le jardin (en revanche il y en a un qui, tous les soirs vers 19h, se huche sur le poteau électrique et contemple la vallée). Et des choucas des tours et des pies.
Je viens d’ailleurs d’inscrire mon jardin sur le site de la LPO, donc sache que dans pas longtemps j’aurai ma plaque certifiant que c’est un refuge pour oiseaux, et que je l’ai appelé « La Volte », ce dont, tu t’en doutes, je suis extrêmement fière :)
Comme tu vois, on est juste au début de quelque chose, ou de rien du tout d’ailleurs. Je vais continuer d’essayer de nommer tout ça. Il n’y a pas vraiment de but, si ce n’est que j’aimerais mieux connaître mon petit sanctuaire, et continuer de tisser des liens entre l’intérieur de celui-ci, qui est tapissé de mots, et l’extérieur. Après tout, il a été conçu pour rendre poreuses les limites entre l’un et l’autre, et c’est précisément ce qui me le rend si apaisant.
9 commentaires
C’est doux, cette reconnexion à la nature qui t’entoure :)
Au cas où tu ne connais pas, j’utilise régulièrement sur mon balcon l’app gratuite BirdNET qui me permet d’identifier le chant des oiseaux, j’adore !
Et il existe aussi plein d’applications qui te permettent d’identifier la végétation en prenant une photo de feuille.
Au moment même où je téléchargeais BirdNet, l’entrepreneur en bas de la route démarrait sa scie à métaux : je vais attendre ce soir pour les premiers tests :D
Pour les plantes, pour le moment j’ai utilisé la reconnaissance via Google Lens, en y uploadant mes photos – mon smartphone est trop vieux pour faire tourner l’appli. Il faudrait effectivement que je trouve quelque chose qui, comme BirdNet, affine ses résultats en fonction de ta position géographique.
J’allais te parler de BirdNet ^^
En équivalent, tu as PlantNet, très intéressant pour se faire une idée. L’identification peut se faire par la fleur, la feuille, et on peut ajouter pour une plus grande certitude le tronc, les fruits…
Rapidement :
. Pour le sureau, j’aurais plus dit un frêne mais sans certitude. S’il fait de jolies fleurs blanches, c’est que tu as juste :)
. Ça me parait bien être une aubépine, et il existe des variétés sans épines (un précédent propriétaire des lieux ?)
. C’est bien un gaillet
. C’est bien un prunus (ou prunellier)
C’est une belle végétation que tu as ^^ C’est amusant, nous venons nous ici de défricher notre jungle (ce qui a permis de poser la table)
Merci pour les remarques et le conseil, je vais télécharger l’appli ! Tu as raison, c’est bien un frêne, mon homme est formel. Il y en a plus d’un, d’ailleurs, ils sont plutôt envahissants ^^
Jungle c’est bien le terme ici aussi, tu verrais le terrain du bas ! Pour l’instant nous n’avons pas clôturé, parce que ça coûte très cher, mais il va falloir qu’on l’envisage car ce n’est pas facile de canaliser toute cette végétation pour qu’elle ne déborde pas sur la route :P
Oh je t’adore !! t’entendre parler oiseaux et plantes et savoir que tu as fait inscrire ton jardin à la LPO me ravit ^^
Ma préférence va aux jardins sauvages où les espèces se mélangent, où l’herbe est plus haute que sur un parcours de golf pour que tout le monde y vive… Pour les plantes, je te conseille Plantnet comme appli qui marche vraiment bien je trouve. J’ai Birdnet depuis longtemps mais bien souvent, je ne suis pas convaincue par leurs propositions. J’ai souvent des trucs exotiques qui ne collent pas du tout avec le milieu.
Ca fait vraiment longtemps que je veux parler des oiseaux sur mon blog, et bon, tu me connais un peu, l’envie ne suffit pas et je traîne, je traîne, mais ton article me bouscule, merci !
Qu’il est agréable de recevoir un message aussi enthousiaste ! Merci, Zofia, cela me va droit au cœur ! Je m’en vais rédiger les chroniques #2, j’ai fait un mix Google Lens / Plantnet pour l’identification, mais je vais toujours avoir besoin de votre aide ;)
J’ai beaucoup aimé ton dernier billet, c’est chouette quand tu écris en flux libre comme ça, je viendrai commenter demain si je trouve mes mots !
Merci à toi aussi <3
Pour la LPO et les oiseaux, tu dois avoir la possibilité de les répertorier sur un site d'observations (chez moi, c'est faune-paca) et ainsi participer au recensement de la faune, je ne sais pas si tu connais.
Hello ! Long time no see !
C’est un chouette jardin, bien vivant !!! C’est rare de voir passer un martin-pêcheur, surtout loin d’un cours d’eau (y en a-t-il un proche ?), belle observation pour ce magnifique oiseau !!!
Pour les plantes : ce n’est pas un sureau (entre autres, les feuilles ne collent pas et l’écorce ne semble pas avoir de verrues), peut-être un frêne, il faut que tu regardes si les bourgeons sont noirs/sombres ; c’est sans problème une aubépine ; ça ressemble beaucoup au gaillet gratteron, est-ce qu’il accroche ? ; c’est bien du lierre grimpant ; ça ressemble à un Prunus ornemental ; les roses j’y connais rien ;-)
Le Trieux est tout près en effet, mais tout de même en contrebas, je ne m’attendais pas à voir un tel oiseau en effet ! C’était aussi magique que la fois où une chouette effraie s’est posée sur la barrière !
Les gaillets ont fané, je ne saurais plus les reconnaître :| Comme pour les supposés frênes, je vais maintenant devoir attendre le printemps prochain !