J’avance dans Janvier avec précaution. C’est comme marcher sur un lac gelé dont je sais la glace assez épaisse pour supporter mon poids, tout en prenant garde aux pièges inattendus. Ça va mieux. Je connais le chemin, c’est juste que je ne l’ai pas souvent emprunté.

Mais qu’est-ce qu’on a fait demain
Je n’me rappelle de rien

Lundi 15 janvier, 21h32

Le mot de l’année : consolider ?

Est-ce que « ajuster » était un échec ? Je ne sais pas, peut-être pas tant que ça. Après tout, j’ai « survécu » à Pléneuf, je veux dire par là que c’était bien, que ç’a été difficile mais pas insurmontable, parce que bon an mal an j’ai su équilibrer, je crois : les allers-retours, deux heures par jour, parfois plus ; le stress de l’inspection (que j’ai réussie !) ; j’ai tissé une jolie relation avec mes élèves ; j’ai souvent été voir la mer.

J’ai commencé à construire quelque chose, dans mon rapport aux autres, et à moi-même. Et même après, quand tout s’est écroulé, j’ai ramassé les planches, rebâti un truc, ajoutant, retranchant, ajustant, jusqu’à parvenir à dessiner un plan qui me paraissait… juste. Pas seulement fonctionnel, mais réconfortant. La maison que j’édifie – celle, concrète, qui m’abrite, autant que celle que j’explore et reconfigure à l’intérieur de moi – me plaît. Alors maintenant que tout est en place, effectivement, consolider me paraît un bon verbe.

Entretenir les habitudes qui me font du bien. Continuer de me retaper, physiquement et mentalement. Apprendre à me faire davantage confiance, et installer des garde-fous durables. Accepter d’être parfois un peu malmenée, parce que mes fondations sont solides, mais encore faut-il les tester…

Consolider, c’est aussi pérenniser les relations qui me font grandir, étayer davantage mes savoirs et renforcer dans la pratique de mon métier les habitudes et les méthodes qui fonctionnent.

Oui, décidément, ce verbe me plaît, par ce qu’il promet d’enrichissement et parce qu’il engage ma volonté, porteur d’espoir qu’il est.