El sonido de las olas
Un billet sponsorisé par Maloriel, Mouktouk, et Sash!
Vamos a buscar los sonidos magicos !
J’adore ce mois de mai. Il est intense en dépit des parenthèses ô combien bénéfiques qu’ont constitué le pont de l’Ascension et le lundi de Pentecôte. Il est même frénétique, dans ma tête. C’est seulement le 21 que j’ai rendu les armes, et me suis lovée dans mes rituels du soir, épuisée au point de défaillir en entrant dans une pièce surchauffée. J’ai vécu vite, fort, à l’abri au centre d’une spirale d’oubli et d’ivresse savamment dirigée vers l’horizon, zigzagant entre les obstacles.
Je dis « ivresse », mais au sens de félicité et d’exaltation – même si, aussi, au sens de soûlographie (le Français est merveilleux.) Je dis « ivresse » parce que j’ai été monomaniaque, j’ai passé 25 heures en 3 jours dans Kingdom of Amalur ; parce qu’on s’est baignés dans une eau à 13° qui m’a encore une fois arraché un cri (quoique bien plus réticent, cette fois) ; parce que j’ai vu deux fois LN et que ça m’a fait tellement de bien, d’être la confidente de quelqu’une, et que ce soit cette quelqu’une-là qui décide que j’étais une personne de confiance, à qui elle avait envie d’écrire tous les deux jours ; je dis « ivresse » parce que je me suis senti alignée.
Je dis « ivresse » parce qu’on a vu suffisamment de soleil pour que les pluies me régénèrent – je suis une fleur de printemps.
« Un démon est le fruit d’une rencontre qui a mal tourné »
C’est ce qu’explique Solas dans DA Inquisition. Qu’est-ce qui se passerait, si on le confrontait à nouveau ? Et qu’est-ce qui se crée, lors d’une rencontre « qui a bien tourné » ? Et est-ce que c’est pas, au fond, la manière la plus simple d’admettre que c’était juste ça, un poison que dans une autre vie on aurait évité – je ne dis pas qu’on pouvait l’éviter, dans celle-ci, tu penses bien, je ne suis pas responsable de ma rencontre avec Maladie. Juste que, je le regarde, mon démon. Je le regarde et j’ai de la peine pour nous.
J’ai bien conscience qu’il s’agit juste d’une affaire de cycles. L’année dernière aussi, mai était glorieux, aux mêmes dates, en plus. Ça ne change pas grand-chose, c’est pratique, en plus, les cycles : j’ai du mal avec l’incertitude, au moins là c’est carré, je sais où et quand je vais.
Sans foi, ni toit, ni fortune / Dum-di-là, je m’étourdis
Donc, mai a été plein de rencontres et d’embruns. C’était les dunes, l’océan, les murmures faeliques, le granit. Re garder le ciel entre les doigts, au pied des troncs-spirales, au chœur desquels, s’agenouiller.
Je n’aurais jamais pu imaginer à quel point partager un certain secret avec Ubik me ferait du bien. Nous ferait du bien, parce qu’en fait on se rencontrait pas mal, sur le sujet. Je ne me rendais pas compte combien ça me pesait, et combien je m’épanouirais de pouvoir vivre cette partie de moi sans me cacher. Ça explique grandement que je me sois sentie si bien ces derniers jours, parce que nous avons tout deux été au bout de nous-mêmes, et je gage que maintenant que c’est entériné, une part de nous ira toujours mieux.
Depuis quelques jours, c’est à nouveau la pluie, de petites hachures blanches sur le paysage, et un ciel d’un gris trop pâle et uniforme pour contraster avec les verts encore tendres des plantes les plus tardives. Ce n’est pas grave : j’ai acheté de nouvelles fournitures pastels, je sème des post-it colorés, mon calendrier resplendit, et dehors, ma foi, il suffit de regarder un peu plus bas.
Et parce que tu ne vois toujours pas le rapport entre mon introduction et ce qui a suivi, sash(e) que j’ai écouté ce morceau 250 fois ce mois-ci, tout ça à cause de Maloriel au départ, et qu’il transcrit parfaitement l’ivresse, dans tous les sens du terme.
7 commentaires
Et qu’est-ce que c’est beau, par chez toi..!
« je gage que maintenant que c’est entériné, une part de nous ira toujours mieux ». <3
J’allais répondre « merci », comme si j’étais responsable des paysages bretons :D
Ça fait vingt ans que j’habite en Bretagne, dix que j’ai déménagé dans une zone plus rurale, et c’est vrai que je vis constamment dans l’idée que j’habite là où les gens vont en vacances (je suis Rambolitaine, à l’origine, ça explique mon côté… citadin bête ?)
Je n’ai rien d’intelligent à ajouter, mais merci d’avoir relevé cette phrase, je crois qu’elle est le centre de quelque chose d’important.
Je suis allée trois fois en Bretagne, une fois pour un mariage (je n’ai rien vu autour de lui, forcément), une fois (une semaine) sur l’île d’Houat (je n’ai vu que l’île) et la dernière fois je me suis déplacée pour les arbres remarquables, et là ça a été trois jours incroyables d’immersion totale dans les forêts de Brocéliande. J’en garde un souvenir féérique, ça a été mon séjour le plus dingue, le plus beau, le plus irracontable. Je rêve d’y retourner.
Han Rambouillet ? J’habitais moi aussi dans les Yvelines, mais plus haut que toi (à Montesson) ^^ J’en suis partie en 1991 (je suis née à Paris en fait). Je ressens bien le décalage ville/campagne moi aussi.
La phrase m’a percutée, j’ai la sensation d’un socle, d’un point de départ.. (et dans tous les cas, je te le souhaite)
oh, une Yvelinoise !! Je confesse n’avoir jamais entendu parler de Montesson, je suis confuse. J’ai cherché, et le premier résultat dit : « Montesson, la ville à vivre intensément. » Ça a l’air chouette :D
Je pense que quelqu’un a abusé légèrement sur l’optimisme :D (elle a aussi pu beaucoup changer)
J’ai pas mal de lecture en retard ! en te lisant, je me disais que ça faisait un moment que je n’avais pas ressenti de l’ivresse, de la légèreté, j’ai toujours l’impression d’être grave, sérieuse, responsable. Cette prise de conscience m’ennuie et j’avoue qu’elle me terrifie un peu…
Je l’ai peut-être déjà dit, je ne suis jamais allée ou donc plutôt je n’ai jamais été (car je viens de relire ton article Paradize ^^) en Bretagne, je trouve ça dommage car ça a l’air vraiment beau et tu as de la chance de profiter de ces paysages :-)
C’est bien « je ne suis jamais allée », la formulation « correcte » :D
Si un jour tu veux passer dans les parages, je te recevrais ou si tu préfères te guiderais avec plaisir !
Peut-être que tu peux commencer par une bête liste des choses qui te font te sentir heureuse ou légère… Et voir s’il t’est possible d’en introduire quelques unes, peu à peu, dans ton quotidien ?