Épuisement
Souvent cette semaine j’ai eu envie de pleurer sans autre raison que d’être là où je devais.
Sommeil fracturé. La somnolence se glisse dans les esquilles, la nuit je délire, c’est la chanson de Santa qui me réveille parce que je l’ai entendue 250 fois et qu’elle me sort littéralement par les oreilles, y’a des trucs de mes journées qui coulent de mes yeux et de mes tympans et maculent mon visage et mes rêves.
Je connais les rituels, je sais où dresser chaque pierre, dans quel sens réciter chaque prière, mais je ne le fais pas parce que je n’en ai pas la force. D’ordinaire quand je descends là je trouve une plage et une page. Cette fois j’ai dû louper une marche, je suis tombée à la flotte et la page est foutue. Je me vois échouée sur le rivage et menacée de submersion à chaque vague plus ou moins grosse qui déferle.
Je sais pas comment me relever. Je m’endors – ou est-ce seulement vaciller – dans un rêve sans fin. Quelque chose tambourine dans ma poitrine que je ne veux pas laisser sortir, une chose faite d’encre qui, ça je le sais, ressemblera à une spirale de Junji Ito quand elle crèvera éclaboussera mes côtes ; en revanche de moi que restera-t-il, des éclisses, des échardes et une marée noire ?
La colère que je renferme dissout mes entrailles, la fatigue cataplasme ma silhouette, ça me ferait presque rire, que pour la première fois en vingt ans cette année on me dise « t’as pas l’air bien. » C’est que ça doit fissurer de partout, pour que ce qui a toujours été là, enfin, se voie. J’ai plié et j’ai rompu, cette fois.
4 commentaires
Je n’ai plus de mots aujourd’hui, mais tu as tout mon soutien ♥
Merci infiniment, Dame Ambre, d’avoir pris le temps de déposer ces mots quand toi-même tu n’en peux plus ♥
Tu es bien trop forte pour rompre, tu as juste plié un peu plus que d’habitude ♥
C’est tellement gentil ♥
Merci de tout cœur !