Férine
Envie de lumière et de simplicité.
Envie de vivre dans un blog life-style, pour quelques jours.
Au lieu de ça :
Ma vie est un mélange bizarre et sans doute nécessaire (nécessaire à moi, je veux dire) de rituels maniaques et de laisser-aller tout aussi compulsif. Si je peux et je dois rythmer mes journées d’obligations parfois auto-imposées pour les traverser sans trop de heurts, je me retrouve aussi régulièrement happée par un désir brûlant de tout envoyer valser. Je me lève à l’heure, je prends un petit-déjeuner, je fais une sieste, des étirements, je médite. Et à 21h je me retrouve le casque sur les oreilles, à écouter Amduscia à un volume sonore trop élevé, une bière et mon clavier à portée de main. Plus j’ai tiré sur la corde, c’est-à-dire plus j’ai passé de temps avec des gens, qu’importe à quel point je tiens à eux, plus il me semble indispensable de me retirer du monde. De l’oblitérer.
Pour ça j’ai besoin de bruit. Beaucoup, beaucoup de bruit. Il faut que ça m’anéantisse moi, enfin, mes pensées. Mes souvenirs de Sérénité s’affadissent. Je n’y crois plus, j’y crois d’autant moins qu’ils ne m’ont pas secourue de ces moments-là.
Demain, épuisée et déjà lassée de mes emportements, je me loverai sous un plaid ou une couette avec une méditation dans les oreilles. Ce soir, comme hier, ne résonnent que les hymnes guerriers qui seuls me purifient. Ce soir, comme hier, je me coucherai titubante et féroce.
8 commentaires
Je me retrouve tellement dans le choix de tes mots (pas dans celui musical, j’en choisis d’autres mais pour les mêmes raisons de surcharge sociale et d’un besoin viscéral d’oblitération du monde) que j’ai envie de te dire.. comportement très autistique.
Tu es la seconde personne qui, à me lire, suggère un genre de neuroatypie chez moi. Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas ce que je dois en faire, ni s’il faut que j’en fasse quelque chose… J’oscille entre le potentiel soulagement d’un diagnostic, quel qu’il soit, et l’idée qu’après tout je vis de mieux en mieux avec moi-même – avec le reste du monde c’est parfois une autre paire de manches, mais… que puis-je bien y faire ?
Pour moi il y a avant tout le besoin de se comprendre, de se connaître et surtout, de savoir comment s’aider. C’est en fouillant du côté autistique, en tombant sur des ressources d’autres parents laissés sur des blogs ou des sites, que nous avons, par exemple, avancé pendant l’enfance de l’ado (ça nous a sauvé quand les psy démissionnaient). Ce n’est pas le diagnostic qui est important (dans le sens « étiquette »), mais la compréhension de notre fonctionnement et les outils à disposition.
C’est le reste du monde, qui a besoin d’une étiquette ;) (et parfois oui, on a besoin de ce diagnostic pour fonctionner avec lui).
Oui le diagnostic peut t’aider mais surtout comme dit Melle Luciole savoir s’aider. J’ai un exemple pour une maladie physique où le diagnostic a renforcé tous les symptômes et où tout ne tourne plus qu’autour de ça… alors que la personne – ma sœur en l’occurrence – a vécu pendant 30 ans sans diagnostic. Dans la plupart des cas, je pense que ça aide quand même. Je lis le blog d’une fille qui a fait poser un diagnostic pour un trouble autistique, je peux te donner son lien si tu veux. Ça fait longtemps qu’on se suit toutes les deux et je pense que ça l’a aidé.
Mais je me reconnais en ton texte aussi, car la musique à fond à cet effet cathartique dans les moments de stress ou de colère pour faire sortir tout ce qui m’encombre, je m’isole dans cette bulle afin d’en ressortir épuisée pour ne plus penser…
Dawn Girl ?
Ah oui je ne me rappelais pas que tu allais sur son blog… 🤔
J’y vais depuis quelques mois parce qu’il est dans ta blogroll :) J’aime beaucoup aller explorer les lectures des gens que j’apprécie !
Mais je n’ai jamais osé y commenter, parce que ce qu’elle poste est tellement personnel et brut de décoffrage, j’aurais l’impression d’arriver comme un cheveu sur la soupe !
Ah c’est pour ça !! ;-)
Elle a sûrement vu tes commentaires sur mon blog, donc elle saura sans doute que tu n’es pas une « inconnue »