Florilège #3 : Guerres
Sanglant, Mars, pour un mois qui marque le début du printemps.
« À la pleine lune étaient les ides, du mot étrusque Iduare, diviser, parce que ce jour divisait le mois en deux parties. » Il y avait d’ailleurs une pleine lune dite de sang, le 14 : si l’astrologie m’apparait comme une vaste fumisterie, tu sais que j’adore les symboles et ce jour-là, c’était le début de l’apocalypse mensuelle, en ce qui me concerne.
Livres lus en mars : La glace et la nuit tome 2 (Albedo) et Curious Tides, tome 1 (De la Lune et des Marées).
1er mars
J’écoute enfin le nouveau Nachtblut, et je l’adore. Pourtant, je peux te dire que quand j’ai vu la pochette, j’ai reculé. La voix aigue, elle me transperce toujours. C’est irrationnel, complètement.
Et je pousse le vice jusqu’à penser qu’avec deux bouts de traduction, je peux déduire que tout, du titre à la pochette, est à prendre en mode ironique. Todschick, ça se traduit entre autres par super-tendance ou très chic.
Je joue à Civi VII. Presque un mois plus tard, je ne sais toujours pas vraiment ce que j’en pense. Il y a des dynamiques que j’aime beaucoup, mais je suis aussi complètement paumée. La map notamment est tout à fait illisible.
3 mars
J’arbore le bonnet ours-hibou des studios Larian que ma sœur m’a offert. Les cinquièmes adorent (ou… m’apprécient assez pour me dire « cool le bonnet » tout en restant perplexes, je ne sais pas.) (j’ai un gros nez, non ?) Virginie rigole chaque fois qu’elle me voit, et j’engueule un élève sur la cour, qui sourit insolemment. Je réalise un peu tard que je manque sans doute de crédibilité :D
4 mars
Ce soir on a fini les restes : on a mangé des tagliatelles aux truffes et du saumon gravelax, excuse-moi du peu, ici on a les mêmes fonds de placard que François-Régis Gaudry.
5 mars
Portes-fenêtres ouvertes pour la première fois de l’année ; à vérifier mais il me semble que c’est bien plus tôt que l’année dernière !
6 mars
J’écoute le nouvel EP d’Hocico. On va pas se mentir, c’est toujours la même chose. Mais je ne boude pas mon plaisir pour autant – c’est comme un souvenir qui se modifie, en fait, toujours le même morceau mais pas tout à fait pareil.
Après The Forest, Glutmore en boucle – mais en vrai tous les morceaux se répondent et se reprennent en échos. C’est vraiment le mot de l’année, échos.
7 mars
Damiano David – Born with a broken heart.
C’est bon, je craque. Damiano, je t’aime. N’en jette plus, tu savais que mon petit cœur de midi-goth cèderait dès que j’entendrais ta mélodie-guimauve qui reste trop dans la tête, là.
Je te jure, à quinze ans, je l’aurais écouté en boucle. Comme j’en ai bientôt 41, je fais mine de rien. (Après, tous ses morceaux racontent la même chose, j’ai vu, hein.)
Le soir, je regarde Notre Monde, film kosovar de 2007 que j’ai adoré, pas pour sa réal, rien de marquant, mais ses actrices oui, sa musique surtout, son propos, sa conclusion. « Peut-être que le bonheur était là, mais peut-on s’en vouloir d’avoir rêvé plus grand ? » Une réflexion qui en somme n’a aucun sens pour moi, si tu rêves plus grand c’est que ton bonheur est étroit, tu vas me dire les émotions des gens me semblent étriquées, je me suis dit ça pendant le film. J’aurais bien aimé savoir ce qu’il advenait de Volta, tout de même.
9 mars
JDR avec les potes, ça faisait longtemps, tellement qu’on joue notre session Halloween. C’est vraiment cool.
10 mars
Arriver au bout d’un truc. J’ai l’impression de l’avoir déjà écrit. C’est bien. Il y a vingt ans, quand j’arrivais au bout, je continuais, et je m’enfonçais dans la brume. Épuisée, peu à peu réduite à rien. Aujourd’hui, l’écrire, c’est dire « je m’arrête là », et aussi trouver un certain apaisement à constater l’aspect cyclique : la certitude qu’il y aura de nouvelles impasses, et de nouvelles bifurcations. Le schéma global, je ne le vois pas encore, c’est comme les lignes de Nazca, je manque de hauteur. Tout ce que je sais, c’est que je m’écoute et me connais mieux, je ne confonds plus les voix, et laisse chacune prendre le contrôle au moment opportun : elles savent.
11 mars
Une seule envie : m’enfouir sous des couettes, des plaids, m’envelopper de lumières et de douceur.
Le faire. « Soyez gentille avec vous », a-t-elle dit en insistant davantage sur le verbe que sur l’adjectif. Je suis arrivée à saturation. Maintenant, laisser lentement retomber la poussière, et apprécier chaque reflet scintillant.
12 mars
La veille d’un deuxième départ à Guerlédan, je suis absolument dans le bon état d’esprit pour le nouveau Ummet Ozcan, Ocean’s voice.
19 mars
À intervalles plus ou moins réguliers, j’atteins un point de saturation, au-delà duquel plutôt que de me reposer, je cherche à me dissoudre. Je crois que c’est parce que je ne le vois pas, et que quand c’est le cas je n’ai pas toujours l’opportunité d’y échapper. J’avais déjà oublié les entrées du 10 et 11. Ce que je vois, c’est qu’entre temps je suis partie à Guerlédan. Les Portes Ouvertes ont suivi : effondrement. Et donc, quand ça arrive, je trouve bizarrement la force de m’épuiser un peu plus, mais pas celle de tout lâcher. Un peu comme si j’étais cramponnée à une tyrolienne et que lâcher prise voulait dire mourir, alors qu’en bas ne m’attendait qu’un tapis de mousse.
22 mars
23 mars
On regarde la première partie du Dune de Denis Villeneuve. J’aime beaucoup, Ubik le trouve vide. C’est vrai que son rythme est curieux. C’est une longue, longue exposition, qui laisse pourtant un goût de trop peu. La mère de Paul surtout nous laisse perplexes : elle semble si fragile, alors que c’est une putain de Bene Gesserit. Elle oscille constamment entre le rôle de la spectatrice / victime et celui, plus rare et fulgurant, de guerrière absolument badass.
De mon côté toutefois, j’ai été soufflée par l’esthétique du film, avec une mention spéciale pour la scène dans laquelle on découvre les légions Sardaukars – et pour l’usage de la Voix, trop trop classe.
N’ayant pas lu les romans, et mon visionnage du film de Lynch remontant à bien trop loin, on peut dire que je découvre l’histoire, et son côté tragédie antique me plaît aussi énormément.
24 mars
La journée s’annonçait pourrie +++ et finalement elle était chouette. Les MCO ont été nickels, agréables et tout, nos échanges étaient funs pour une fois. Les ST2S ont bossé. Pas de commentaire sur les ME : ils sont toujours cools. Je suis arrivée au lycée en mode déprime bien avancée et j’en suis sortie de bien meilleure humeur.
25 mars
Je réécoute le nouveau single de VNV Nation, en prêtant attention aux paroles, cette fois. C’est compliqué parce qu’Eliness m’a laissé un vocal dans lequel elle chantonne une réinterprétation tout de même très proche de l’originale en rigolant, et que je n’entends plus qu’elle :D
♫ Le silence c’est bieen ! Parce que dans le silence y’a pas de bruiit ♫
Le soir j’écoute enfin ce single au titre extrêmement perturbant de Violet Cold, que Spotify m’avait annoncé il y a quelques jours : Oh my goth I’m emo.
Mais… what the Fucking fuck ?!
Pour mémoire, Violet Cold, pour moi, c’est ce morceau, et je peux te dire que j’ai rarement eu aussi mal en écoutant de la musique.
Ça y est, le chat a admis que le carton avec mon pull à l’intérieur était méga confortable. On a donc de nouveau un chat en boîte dans le bureau.
Après avoir traduit je ne sais combien de mots du français vers le japonais pour lui trouver un nom, nous avons opté pour Moya – brume. Elle est trèèès collante et peut dormir sur toi même quand t’es tourné sur le côté, et trouver ta main ou ton menton quelle que soit ta position pour venir y coller le crâne à la recherche de câlins.
27 mars
Au hasard des reco Spotify, je me rappelle que j’adore Dire Straits. Je sais pas, c’est juste parfait, la voix de Mark Knopfler, le son des guitares, comme des vacances avant l’heure. Leurs grattes me rappellent Riders on the storm des Doors : même détente absolue, même impression que plus rien ne peut m’atteindre. Quand je les écoute, où que je sois, j’ai l’impression d’avoir tiré des rideaux. Je prolonge dans un autre genre, avec d’autres guitares et des claviers qui me transportent, en écoutant quelques titres de Simple Minds, et je repense à la conversation que j’ai eue avec Martine et Pascal :
« Dites, c’était aussi bien que ça en avait l’air, de grandir dans les années 80 ?
– Mais carrément ! »
Je suis née en 84, donc mon adolescence ce sont les 90’s, et je leur disais que je nous sentais… désenchantés. On écoutait du néo-metal, on a manifesté contre un deuxième tour Le Pen – Chirac en braillant du Noir Désir, on a eu peur du chômage, du sida et de la drogue. Ils m’ont confirmé avoir eu exactement la même conversation avec leurs enfants – et pourtant l’aîné de Pascal est bien plus jeune que moi. Donc : ressentir de la nostalgie pour des années qu’on n’a même pas vécues, c’est normal.
28 mars
Fred au téléphone. Il rentre en métropole et revient s’installer à Brest. J’en suis très heureuse : on s’est connus à la fac, et c’est mon jumeau bénéfique, ou alors maléfique ? Non, c’est moi normalement, la maléfique. Je ne sais plus. On est né le même jour de la même année, en tout cas :)
Ce matin, les ST2S ont encore super bien bossé. J’étais hyper heureuse de les féliciter pour leurs progrès : c’est gratifiant pour eux comme pour moi. La relation avec certains a changé et je me demande s’il n’y a pas eu de coups de fils échangés entre les parents, car depuis que Madame C m’a présenté des excuses écrites, me remerciant d’avoir remis « les points sur les i et les barres sur les t » après qu’elle ait envoyé des mails affolés et diffamatoires, son fils et d’autres sont bien plus studieux et posés. Reste ma Némésis, mais il se tire une balle dans le pied : c’est le seul à ne rien faire depuis des semaines, et je crois qu’il voit bien qu’il n’a de prise sur personne.
29 mars
Je regarde 47 min de The Moor sur Shadowz et j’aimerais bien voir où ça va, d’autant que Shadowz me l’a clairement bien vendu, mais en fait d’angoisse et de deuil pour l’instant j’ai juste vu des acteurs qui jouent la neutralité à la perfection, et il a fallu que je me coltine en plus le coup du « il faut avoir l’esprit ouvert », suivi de scènes où des gens sûrement très gentils agitent des pendules.
30 mars
4 commentaires
Quelle synchronicité (que tu en parles et moi aussi sur le blog), j’ai découvert, il y a trois semaines Nachtblut, c’est amusant (j’adore) !
Le bonnet est trop beau (je remets en question aussi la crédibilité ^^), et tes boucles d’oreilles oh la la, superbes.
Mais, j’ai raté quelque chose ? Tu as un chat depuis quand ? :D
Mme C., c’est l’horrible personne dont tu parlais il y a quelques mois ?
Nan mais vraiment, je le redis ici exactement comme chez toi parce que MAIS. ENFIN. AMBRE, je t’ai fait écouter Nachtblut il y a des mois :D
Déjà que quand je mets du Olivier Orand AVANT Eliness et nonobstant le fait que c’est à elle que je dois la découverte, c’est elle que tu remercies, je suis à deux doigts de faire une crise de jalousie :D
Merci merci pour ces jolis compliments (mais ouais, hein, la crédibilité… !)
J’ai un chat depuis le weekend dernier, tu n’as donc rien raté puisque je me suis empressée d’en informer la terre entière (mes trois lecteurs) sitôt que ce fut fait ;P
Non, Mme C n’est pas cette horrible femme, en revanche je pense que la mégère en question a peut-être eu une influence sur elle, puisqu’elle m’a dit que « certaines rumeurs ont la peau dure » et s’est excusée d’y avoir prêté attention… Comme elles ne sont que deux à m’avoir pourrie, je me pose la question…
Je. suis. désolée. Tellement tellement tellement Je n’ai absolument aucun souvenir de Nachtblut il y a plusieurs mois en arrière, mais c’est un truc qu’il faut savoir avec moi : je n’ai aucun souvenir de rien très facilement. En général je ne sais plus ce que j’ai fait la veille (du coup l’écrire le jour même me sauve de l’oubli, et depuis c’est mieux je trouve). Ne m’en veux pas, j’oublie tout ; j’en avais parlé à un médecin (scanner bien), il m’avait dit que dans ma tête il y a trop de choses du passé et qu’il fallait que je le pose, que ce qui est en place empêche la mémoire immédiate de s’activer, quelque chose comme ça. Il avait utilisé l’image de tiroirs pleins. Certes.
Bref, ne m’en veux pas ^^’ Promis ce n’est pas contre toi.
Du coup : un grand merci pour ces découvertes :D
Hiiii tu as un chat :D Tu l’as vue en SPA ?
Je me disais aussi, ça ne cadrait pas avec le personnage, des excuses. Mais oui, elle a sans doute fait quelques dégâts, ce doit être lié (il n’y a pas trente-six mille rumeurs non plus)
Non mais il ne faut pas être désolée ! J’ai trouvé ça d’autant plus rigolo qu’en retournant voir, le post sur Nachtblut, c’était la première fois que tu commentais ici :)
En plus je sais bien que tu as tellement de choses dans la tête, dans ta vie quotidienne déjà.
Donc ne t’en fais pas, vraiment. Tu verras dans un prochain billet, peut-être le florilège d’avril ou peut-être avant, que j’ai surtout retenu ce nouvel écho que ça tisse entre nous ♥
Moya vient d’un refuge en effet ! Elle a quatre ans.
Oui j’ai une curieuse sensation concernant ces deux femmes, d’autant qu’elles ont toutes les deux appuyé leurs propos de « d’autres parents d’élèves pensent comme moi »… Oui en somme vous êtes deux et vous inventez une cabale qui, si elle existait, aurait déjà eu des conséquences pour moi, je pense…