Jeu des failles
Tout de même – consolider, acte I : ma posture de formatrice en BTS est « impeccable ». Let’s move on.
Difficulté à écrire ici quelque chose de déconstruit-reconstruit. Depuis janvier j’ai rempli presque quotidiennement les lignes de mon journal, y trouvant un plaisir très simple : m’y raconter ce que je voulais, sans me soucier de l’intérêt que ça pouvait bien avoir pour autrui, ni de son avis, d’ailleurs.
Pour résumer, je suis en face d’une panne d’écriture publique, là où l’absence de narration propre à l’intime m’a inspirée et ressourcée. J’éprouve une flemme monumentale à l’idée de remodeler tout ça – pourtant je suis persuadée qu’il y aurait des choses à en tirer, des choses utiles, je ne sais pas, enfin si, je pense que oui, mais ça serait très prétentieux de l’inscrire noir sur blanc.
[…]
Et dix minutes plus tard, un grand vide là où y’avait tout un paysage. Un décor. Des spectres, toujours.
Il me semble que c’est Dame Ambre qui disait récemment que ce que nous taisions était aussi révélateur que ce que nous montrions – a fortiori à nous-mêmes.
Depuis janvier je ne ressasse plus, ne m’attarde plus sur les désenchantements ni les doutes, parce que ça me fait mal et parce que j’en ai marre d’être mon propre point de repère et ma propre mesure. Résilience, ou camouflage ?
Ce que je tais est un continent submergé.
Ce que je me tais m’étaie. Me consolide, pas tellement. Un peu comme les pilotis vénitiens : ça fonctionne très bien tant que l’eau les recouvre ; malheureusement, une fois exposés, ils pourrissent.
Ce que je tais nous étouffe, nous le savons tous les deux.
Funambule mon cul.
Plutôt nénuphar. La tête au ras de l’eau, buvant la lumière. Taisant les poissons carnassiers.
2 commentaires
Tu es ici chez toi, alors bon prétentieux ou pas, je dirais que tu peux faire ce que tu veux ;)
Effectivement, le silence est souvent aussi important que la parole, j’espère que tu arriveras à te libérer de ce qui t’étouffe et à le formuler
En effet.. et le plus étonnant c’est que je le vive de nouveau, juste là, que je me taise à ne plus pouvoir venir parler sur le blog et qu’il y ait des conséquences. Je viens de me (re)confronter à ce que j’ai tu depuis décembre et qui m’a poursuivi jusqu’à ce que j’y fasse face.
La force du silence…
Je te souhaite de trouver bientôt le chemin pour te parler à toi-même (il revient toujours).