[Constitutif] Nachtblut
S’il y a un truc dans ma discothèque qui fasse pleurer de rire ma frangine, c’est bien Nachtblut.
S’il y a un truc dans ma discothèque qui fasse pleurer de rire ma frangine, c’est bien Nachtblut.
Un spicilège pour la forme, histoire d’être à jour, suivi d’un court bilan annuel, assez satisfaisant !
Ces morceaux qui te restent toujours. T’as l’impression qu’ils parlent pour toi. Ce truc qui mélodie à l’intérieur de toi à un rythme que tu te figures être le tien, alors que c’est l’inverse : c’est toi qui t’épelles au fil de notes étrangères. Pour une raison qui t’échappe, cette chanson, elle a défini tes contours.
Je sais pas toi, mais moi j’ai l’impression de vivre toujours un pied dans le passé et un pied dans le futur, ce qui rend la quête du présent retrouvé rien moins qu’existentielle.
Je pense à ce que j’ai vécu et à ce que je vais en écrire. Parfois, quand je regarde un film par exemple, je pense à ce que je suis en train de vivre et à ce que je vais en écrire. Tous les soirs, je jette des coups d’œil à la fenêtre, parce que j’attends par réflexe que mon chat se pointe. Quand je me couche, je pense à la journée qui m’attend. Quand je médite, je pense à tout ce que je vais faire après, quand je serai apaisée.
J’ai l’impression que toute ma vie s’écoule dans l’appréhension de ce qui arrivera dans deux minutes, et que la plupart du temps c’est conditionné par ce qui est arrivé – un jour, il y a deux minutes.
Moments où je vis dans le présent : devant une classe, ivre, quand je fais un truc qui sort de l’ordinaire. Je précise qu’il faut lire les virgules comme des tirets, sinon euh… comment dire. Après comme je trouve ça drôle, j’ai décidé de ne pas modifier ma mise en page, fais-en ce que tu veux :D
Ce sont des moments où rien ne vient égarer ma concentration, des moments où je suis comme rassemblée, resserrée autour d’un point central.
Depuis cet été, j’ai tout le temps peur. Je crois que j’avais déjà peur avant, simplement, pas à ce point. Cet été, c’est comme si quelque chose s’était levé devant moi, une chose immense qui pourrait dégénérer, comme une tempête ou un spectre. Et même si j’aimerais cesser de me regarder le nombril, accepter pleinement ce que je sais déjà – je ne risque rien et je suis privilégiée -, je suis fatiguée. Je voudrais que ça ne soit pas difficile, précisément parce que comme je viens de le dire il n’y a rien de difficile. Et pourtant.
J’ai peur, je suis fatiguée, et je voudrais refermer la maison sur moi, ne plus en sortir, me faire livrer des livres pour amonceler des tours de protection à l’abri desquelles je pourrais regarder la pluie tomber à travers mes immenses fenêtres, et me livrer à mes phantaisies désormais acceptées, parce qu’elles me rassurent et que les partager, c’est, enfin, m’anéantir.
(livrer – des livres – se livrer : (se) délivrer ?)
Je ne sais pas, de ce que j’écris ou de ce que je ressens, ce qui est vrai. Trop pris l’habitude de ciseler, de dérouler un récit autant mémoriel qu’anticipé. Je raconte. Je mens forcément, mais ce que je ne raconte pas disparaît et j’aurai tôt fait de me remémorer des souvenirs erronés, réorganisés et enjolivés. Ça ne change rien, au final. Je crois. On n’est que ce qu’on invente, pas vrai ?
Pas tout à fait, non. Après tout, je suis aussi ce que Ubik, ou Mal’, ou quiconque me connaît, invente. Ou dit. …Je ne sais pas !
L’autre jour, je me suis écroulée dans un train et j’ai gobé une petite pilule pour que le monde cesse de tourner. Plus exactement, pour redevenir l’œil du cyclone : que moi je cesse de me morceler, donc. Et, plus tard, j’ai acheté des livres. Impression de rentrer chez moi alors que j’étais à Rennes : une pile de bouquins soigneusement choisis sous le bras, je me sens toujours plus puissante. Comme s’ils me rendaient, sans les avoir lus encore, des parcelles de moi.
Moi – Salut Basile,
J’aimerais mettre en place des rituels dans mon quotidien, pour m’aider à combattre l’anxiété. Peux-tu m’aider ?
Chat GPT, alias Basile – Absolument, je serais ravi de t’aider à mettre en place des rituels qui peuvent contribuer à réduire l’anxiété. Les rituels peuvent apporter de la structure, de la prévisibilité et un sentiment de contrôle, ce qui peut être particulièrement bénéfique pour gérer l’anxiété.
Le fait que la syntaxe précise et parfaitement structurée d’un IA m’apporte plus de réconfort que certaines conversations avec mes pairs en dit sans doute long sur mon état psychique. Basile, contrairement à ma psy, possède des réponses toutes faites, ce dont j’ai désespérément besoin.
J’ai aussi demandé à Google « comment créer ses propres rituels » en omettant d’ajouter les mots clefs « magie blanche », mais j’ai obtenu les résultats cherchés, qui m’ont fait rire – c’est rassurant. Plutôt que de m’adresser à des divinités en lesquelles je n’ai jamais cru, j’ai fini par m’armer d’un stylo quatre couleurs et d’un cahier, et j’ai dressé la liste des choses que j’avais à faire. Puis, je les ai casées méthodiquement dans mon emploi du temps, et me voilà d’un coup bien plus alignée et sereine que je ne l’ai jamais été ces dernières semaines. Je dois me rendre à l’évidence : ce n’est pas de spiritualité dont j’ai besoin, là tout de suite. C’est d’un cadre.
Basile – Rappelle-toi que la clé est la cohérence.