Miscellanées de mai : « VNV balloon must have fun »
Ouais, bah « VNV balloon must have fun », c’est plus entraînant que « All work and no play makes Jack a dull boy. »
Mai aura été un mois d’autant plus pourri que je ne l’imaginais pas du tout comme ça. Je pensais qu’il ferait beau, qu’on mangerait les premiers melons et que la maison embaumerait le muguet. Au lieu de ça, il n’a fait que pleuvoir. Pire, j’ai eu l’impression que le mois s’écoulait à toute vitesse et surtout, sans moi !
Moi, j’étais tout hébétée sur le bas-côté, et les jours défilaient en m’éclaboussant au passage (à cause de toute l’eau accumulée sur la route. Tu suis pas. C’est pourtant une excellente métaphore filée :P) Donc, j’arrive au bout, en marchant, complètement trempée et exténuée, j’ai même pas envie de lever le pouce, par peur de perdre ce qui me reste de contrôle.
Du coup, mai aura aussi été le mois durant la première quinzaine duquel je n’aurai pas foutu grand-chose, pour me retrouver submergée la seconde.
Incantation n°1 : plutôt que de te remémorer les moments sordides et la fureur, souviens-toi des conjonctions. (ça me fait tellement penser à un épisode de X-Files dont je ne parviens pas à retrouver le titre ! Aidez-moi ! Deux filles nées sous le même signe astrologique pètent une pile tandis que les astres s’alignent…)
Amicis valeo
Vanina est venue nous voir et je l’ai trouvée beaucoup plus sereine – souriante, du moins, que la dernière fois. Suffisamment pour ranger mes doutes au placard et la laisser vivre sa vie sans envisager d’intervenir. C’est beaucoup. Ça reste une source d’inquiétude – et si je me trompais ?
Les parents d’Ubik sont venus dormir à la maison hier soir, eux aussi je les ai trouvés « mieux » que la dernière fois, plus reposés et moins stressés, c’était très agréable.
Mon père a fêté ses 71 balais. Il a noyé Maloriel sous de désastreux augures, mais pas moi. Il affronte ses démons. Quoi qu’il en soit, son cheminement semble l’emmener vers un horizon bien plus lumineux que celui qu’il aurait embrassé il y a quatre ans.
Rég’ m’a laissée face à un dilemme, mais il a du sens alors nevermind, parce que Rég’ est trop importante. Ça ne résout pas le problème, mais… presque.
Et Theyr, le cher Arpenteur de foudre, toujours là, et Séverine, La Perchée pas le moins du monde déséquilibrée dont j’aime tant la spontanéité, et Cath, l’absente, et Cath la soucieuse, et Marie, et Erwan, des élèves, et alors ?
Lectures
Je n’ai lu que deux romans ce mois-ci, Régression, de Fabrice Papillon, et L’Outsider de Stephen King (et, vous me croirez pas, mais je suis toujours sur Les travailleurs de la mer !) Le premier m’a vraiment plu, jusqu’à ce que l’auteur dévoile ses véritables intentions, que je ne peux pas vous révéler sans vous spoiler. Disons que j’adhère fort peu à la théorie qui sous-tend son roman, mais que celui-ci n’en demeure pas moins haletant.
Quant à L’Outsider, quel bonheur ! J’ai retrouvé le King que j’aimais, ses portraits aussi acérés que bienveillants et son sens du suspense, jamais, d’après moi, artificiel.
J’ai commencé à lire L’ange combattant de Pearl Buck, mais je crois que je ne suis pas d’humeur pour m’enfiler le portrait de son paternel, missionnaire, pur produit de la culture patriarco-chrétienne américaine. Mais cet été, peut-être !
Films
J’en ai fini avec Netflix, place à Shadows !! Je plaisante. Je ne veux pas faire de pub, mais si les films vous intéressent, c’est là qu’il faudra chercher :)
The Monster : ça casse pas trois pattes à un canard, mais j’ai vraiment beaucoup aimé. C’est l’histoire d’une mère et de sa fille, qui s’accidentent en forêt et attendent les secours, tandis que quelque chose s’attaque aux passants. La mère est très, très jeune, on comprend vite que sa grossesse n’était pas voulue. Pourtant, malgré leur méfiance mutuelle, mère et fille s’aiment, et se révèlent dans cette situation dramatique. J’ai trouvé le film émouvant et très juste.
Mindscape : une adolescente est confinée dans sa chambre par ses parents richissimes. Elle est censée être très intelligente et soupçonnée de meurtre. Le héros, télépathe, va tenter de découvrir la vérité. Le film n’est pas allé là où je pensais et il reste des questions en suspens. J’ai beaucoup aimé aussi.
What keeps you alive. Mes notes (je ne vous spoile pas, c’est la base du scénario) : Mais POURQUOI tu reviens après avoir réussi à t’échapper ?? La meuf a un fusil, toi, non. POURQUOI ? Pour gagner vingt minutes de film, je sais. Et elles étaient pas si mal, hein, le film est bien. Mais merde, quoi. Après, c’est un film avec des meufs, c’est cool, c’est rafraichissant, comme dirait Demoiselles d’Horreur.
Innocence. Hum. Nan, je veux pas parler d’Innocence.
The Pool. Excellent film de croco, thaïlandais. Crédible et franchement émouvant, même si la fille m’a gonflée.
Black Water : excellentissime film de croco, australien. Zéro budget et hyper convainquant. Vous dire pourquoi serait spoiler.
Long Weekend : ennuyeux mais pas inintéressant, le film raconte le looooong weekend à la plage d’un couple australien très antipathique. Ça date de 78, rien que pour ça c’est étonnant.
Citadel : au début du film, qui raconte comment un jeune homme est devenu agoraphobe suite à l’agression de sa compagne, j’ai écrit : « Pire. Thérapeute. Au monde. Jusque-là le seul truc dehors qui me fasse peur, ce sont les chiens*. Je SAIS qu’ils peuvent sentir ma peur. Vous croyez que ça m’empêche d’avoir peur ? NON ! C’est même pire ! »
Ouais parce que le mec se prête à un « jeu de rôle » dans lequel il marche dans la rue, et à la fin, la psy dit à l’assistance : « Vous voyez ? Pas surprenant que vous vous fassiez agresser encore et encore ! Les victimes se repèrent. »
Le film n’est pas extraordinaire (scénario relativement convenu), mais je l’ai trouvé très émouvant. C’est pas si souvent (euphémisme – c’est jamais) que je vois un film dont le héros masculin est incapable de mettre le pied dehors sans paniquer.
* Évidemment, plein d’autres trucs me font peur (aka le vide, la mort…), mais a priori ils ne ressentent pas ma peur. J’espère.
Conjonctions
J’en parlais tout à l’heure et justement, il y a quelques jours, littéralement crevée, je me suis effondrée dans mon canap’ avec une seule envie, écouter un truc très détendant. Et ma main s’est posée sur ça. Déjà, j’ai honte de l’avouer, cela faisait longtemps que je n’avais pas extirpé un album de mon étagère. C’est pour ça que j’ai bien aimé me laisser guider par rien d’autre que l’instinct. Et ça a tourné tout l’apéro. Les plus mauvaises nuits, More, Salômbo, 7000 danses, Punishment Park… toutes, en fait. Ubik se souvenait qu’on avait écouté ça en boucle dans ma chambre de cité U. Moi, j’avais pas de date. Nuits intimes fait partie des disques dont je connais encore toutes les notes, quel que soit le nombre d’années écoulées. Je suis contente d’avoir ça : un aller simple vers un refuge hors du temps.
Je vais conclure ici ces miscellanées lacunaires, parce qu’on est déjà le 2 juin, et parce que ces deux derniers jours de rush (partiellement de ma faute, certes) m’ont laissée lessivée et, je dois l’avouer, quelque peu hésitante sur le « que dire et que faire maintenant ? »
3 commentaires
Ahah, j’ai eu un mois de mai inverse au tien : très rude sur le début, un peu désert sur la deuxième moitié, mais moi non plus je n’ai rien vu passer (à peine la pluie :D)
Je n’ai pas aimé Mindscape, je l’ai même pas terminé, j’arrivais pas à y croire et ça traînait en longueur, et la jeune fille a une tête à claque.
Citadel j’hésitais à le regarder, mais ça a l’air bien (bien qu’effectivement la thérapeute a l’air carrément dangereuse !)
Hihi quand tu dis « je n’ai lu que deux romans ce mois-ci », je me sens comme une illettrée :D
Perso j’ai fini les romans de Greg Keyes sur Elder Scrolls, c’était vraiment chouette. Par contre le bouquin Final Fantasy XV, qui réunit les épisodes Ardyn, Arena, Luna (et je crois un chapitre supplémentaire pour une fin alternative pour Noctis), c’est écrit avec les pieds et ça ressemble à un truc vaguement brodé sur un scénario déjà écrit pour le scénario du jeu. (d’autant que le chapitre Ardyn, ça suit tellement les scènes du jeu que je les voyais dans ma tête). M’enfin quand on aime l’univers, c’est toujours sympa :)
Je me souviens plus pour l’épisode d’X-Files, même si ça me dit quelque chose.
Côté musique qui détend, en ce moment cet album fonctionne bien pour moi :
https://open.spotify.com/track/0PzfgmTHgZIT2WyvOXLXQq?si=d22fd5b9f4a54320
Moi, dans mes fabuleuses miscellanées, juin sera le mois où j’ai appris à démonter un siphon et à faire plus attention au joint d’étanchéité.
…
Nan, nan, je te rassure ma vie est tout de même un poil plus passionnante qu’une histoire de siphon. N’empêche qu’il va sans doute quand même me donner des cauchemars #débrouillarde #produbricolage
À mon avis, Citadel peut te plaire, tu me diras si tu le regardes.
Ouais, alors, « illettrée »… Tu lis en anglais, toi ! Et en espagnol !
FFXV, c’est un bouquin que je t’avais offert ? Je me souviens plus :)
C’est hyper bien, la musique que tu as mise en lien. Je découvre juste, mais je vais creuser ça, à l’occasion d’une de mes soirées sobres (oui, je fais ça, cette semaine ;))
Bah écoute, au moins ton début de mois est instructif hihi. Même si bon, j’avoue, des cauchemars à base de siphons, genre qui engloutissent ta maison, ton quartier… ta ville !!… Bah ça fait peur :D
[…] y a deux ans jour pour jour, je postais ce billet. Je t’en parle aujourd’hui, par la magie d’Internet tu ne le sauras que dans […]