Spicilège #1
Les images prennent trop de place, mais on est le 31 alors je poste mon recueil culturel du mois.
Films
C’est l’histoire d’une petite fille triste qui rencontre un fantôme, et un coup de cœur que je n’ai pas envie de détailler, si ce n’est pour te dire « vas-y, et peut-être on pourrait discuter des cinq dernières minutes, qui ne m’ont pas convaincue. »
Warriors of the future ♥ (Netflix)
N’en déplaise à Écran Large, qui ressemble de plus en plus à Télérama version pseudo-alternative avec ses articles bien chiadés par des gens qui n’ont jamais rien réalisé de leur vie, j’ai bien aimé Warriors of Future, et j’ai notamment adoré le graphisme. Chaque plan est travaillé comme une case de B.D, et ce que le réal’ ne peut pas se permettre en termes d’effets spéciaux, il le compense par une cohérence visuelle impressionnante. Les scènes d’actions sont parfaitement lisibles, et si le scénario a manifestement été tronqué au montage, il n’en reste pas moins que ce film respire une sincérité et un soin du détails qui méritent le respect.
Schwarzy y est tellement Schwarzy qu’on peine à croire que ce film n’a « que » 23 ans (excuse-moi mais dans ma tête, 2000 c’était hier.)
Manichéisme, vraies questions, édulcorées et finalement négligées, on est là devant le classique du film américain qui ne voudrait froisser personne, mais se regarde avec plaisir et s’oublie sans doute aussi vite que lui enterre ses convictions.
Je suis loin d’être la seule à me l’être dit : on dirait un épisode de X-Files ! Je ne sais pas à quoi ça tient, un peu à tout, sans doute : le scénario évidemment, la musique, la façon dont c’est filmé… Je ne suis pas non plus la seule à être restée perplexe devant la fin, et même si les acteurs semblent faire de leur mieux, la seconde partie du film anéantit, je trouve, tout le suspense de la première.
Livres
Je ne qualifierai certainement pas ce roman de « magistral », désolée Hachette. Il met en scène beaucoup trop de clichés à mon goût, à commencer par la « sororité » et la solidarité innées des femmes – les quelques personnages féminins qui y échappent ne le font pas vraiment en conscience, ils sont dominés ou manipulés.
MAIS. D’abord ça parle beaucoup de livres, du savoir qu’ils contiennent et du pouvoir des mots. Ensuite j’ai beaucoup aimé la façon dont l’autrice oppose et fait confluer les points de vue, dans un contexte historique réaliste bien que mâtiné de fantastique. Sans brusquer ni juger personne, elle parvient à nous rappeler qu’une femme noire ou une lesbienne ont autrement souffert qu’une suffragette issue des beaux quartiers, et j’ai trouvé ça assez fou, de parvenir à décrire cette convergence sans en gommer les différences.
Coup de cœur pour un passage d’anthologie à propos des pelouses bien tondues bien proprettes qui entourent les pavillons de banlieues et… les hôpitaux psychiatriques. J’ai parfois trouvé Bobin un brin pontifiant ; son mépris des universitaires ne m’a paru traduire qu’un manque d’imagination. Mais son amour contemplatif de la nature et des gens m’a apaisée.
C’est mon troisième Baricco, assez pour déclarer qu’il fait partie de mes écrivains préférés. Soie n’a pas la force poétique d’un Océan Mer ou d’un Noveciento, qui m’avaient bouleversée. Les personnages n’y sont pas aussi lunaires et l’intrigue m’a un peu moins plu : j’ai eu du mal à croire à cette histoire d’amour, dont trop d’éléments relèvent du conte de fée. Cela ne m’a pourtant pas empêchée de dévorer ce roman, parce que je ne me lasse pas de l’écriture emprunte de douceur de Baricco, qui me donne l’impression de détenir une infinie sagesse, et m’apaise à la façon, mais dans un tout autre genre, d’un Matthieu Ricard.
Je confesse une résistance intellectuelle à la littérature « feel-good », non qu’elle soit toujours mal écrite, mais parce que les gens en font souvent tout un plat (j’avais aimé L’alchimiste, par exemple, mais j’en ai été dégoûtée quand j’ai découvert que d’aucuns le considéraient comme une bible du bonheur.) Le café du temps retrouvé m’a plu. C’était doux, très japonais (désolée pour le cliché, mais ce sont les seuls à écrire des trucs comme « on sait que l’hiver arrive quand les grillons se mettent à chanter. »)
La morale n’est pas assénée. À nous de tirer les conclusions que nous souhaitons, ou pas, de ces quatre récits dans lesquels les protagonistes vont voyager dans le temps pour parler à une personne disparue. Bien qu’un peu répétitif, le livre incite à prendre son temps, et à le savourer.
4 commentaires
De ta (jolie) liste, je n’ai lu que Soie de Baricco et en version illustrée mais j’en garde un beau souvenir. Le temps des sorcières a une magnifique couverture ! 🧡
Oui, en effet, rien que la couv’ donne envie de lire le livre. D’ailleurs, les autres romans édités dans cette collection bénéficient eux aussi d’une couverture qui donne envie de les collectionner !
Collection de livres = mauvais plan !! 🤣
ahah, j’ai de la chance : j’ai encore plein de place ^^