Spicilège #10
Un Spicilège sans conclusion, parce qu’après l’avoir écrit je suis partie en voyage et qu’il est tard et que j’ai la flemme.
Côté lecture
Ça fait un mois que je galère sur
Là-dessus, je me dis « c’est pas grave », alternons avec autre chose. Je me lance dans le nouveau Bifrost. Il me tombe des mains avant même d’être arrivée à la partie qui m’intéresse, à savoir le dossier sur Anne Rice. Ils ont un melon impressionnant, ces gens ! Entre l’édito en forme de billet agressif pour nous dire qu’on est bien cons de n’avoir pas vu venir la fin d’ActuSF, la présentation d’une autrice navigant dans les milieux indépendants qu’ils n’avaient pas repérée alors que c’est leur boulot – et la petite remarque en passant sur toutes les tentatives navrantes que leur envoient d’aspirant écrivains -, et le tacle aux autres éditeurs qui ne publient rien d’intéressant depuis des lustres… Franchement, si les dossiers n’étaient pas rédigés par, je crois, des intervenants ponctuels (comme Jean-Daniel Brèque dans le dossier sur Shirley Jackson), j’aurais déjà jeté mon exemplaire.
Mais je ne me décourage pas. Je vais piocher dans ma bibliothèque un roman que j’ai adoré quand j’étais jeune. Flammes d’enfer, de Jonathan Carroll. Un fiasco (j’en parle sur Babelio. Je vais éviter les doublons, désormais.)
Je continue d’avancer, bon an mal an, dans Le ministère du futur, et puis la nouvelle tombe de la fin des éditions Noir d’Absinthe. Je m’empresse de commander quelques ouvrages dont j’ai lu des chroniques enthousiasmantes ces derniers temps, plus l’intégralité du catalogue en numérique. C’est avec grand plaisir que je commence la lecture de Vert-de-Lierre, signé Louise Le Bars. Las ! Bien que j’en apprécie l’écriture, sans être transcendée, plus j’avance et moins je suis convaincue. J’achève ma lecture franchement déçue.
Bon. J’ai une belle pile à lire, mais mon enthousiasme s’émousse et je me demande si je ne devrais pas me tourner vers quelques valeurs a priori sûres, c’est-à-dire des auteurs dont j’ai découvert la plume récemment et qui m’ont vraiment remuée : Gillian Flynn, Marina Enriquez, Tiffany Quay Tyson, Alix E. Harrow. Ou alors j’achète carrément tous les Léa Silhol que j’ai de retard, ou les Jay Kristoff, et je passe les six prochains mois en leur compagnie, quitte à me retrouver de nouveau en panne sèche après.
Finalement, parce que la couverture est belle et que le livre m’appelle, je tente La cour de l’hiver de Morgane Stankiewiez, et… enfin !
Le roman n’est pas exempt de défauts et si j’étais honnête, je dirais même que la fin est un peu décevante et que la deuxième partie ne m’a pas plu tant que ça. Alors, me diras-tu, pourquoi un tel enthousiasme ? D’abord, parce que la première partie. Je ne peux pas te dévoiler de quoi elle parle, mais dis-toi que c’est un roman « young adult » et qu’il aborde la question de l’identité. Et c’est fait avec une délicatesse et une véracité qui prennent aux tripes. Les personnages, les moments qu’ils traversent, tout m’a paru criant de vérité, et c’est raconté avec une sensibilité et, je crois, une compréhension de ce que c’est que l’adolescence, qui font que j’ai été très émue. J’ai cru comprendre que c’étaient des thèmes qui touchaient l’autrice personnellement, mais ça n’empêche pas de se planter alors chapeau. Quant à la seconde partie, bien que je l’ai trouvée tirée par les cheveux et que… en fait ça ne m’intéresse plus, je crois, la Faerie, dans ce contexte, j’aime à la lire comme une métaphore. J’ai un peu pensé au Labyrinthe de Pan.
Donc, toujours en parallèle avec Le ministère du futur, que mon agacement m’empêche de lâcher parce que maintenant-que-je-me-suis-tartiné-la-moitié-du-bouquin-je-veux-le-finir, ma prochaine lecture sera Dremance, toujours de Morgane Stankiewiez.
Enfin, ma prochaine prochaine, là je lis Monstresses, mais je l’aurai bientôt fini. (et le chroniquerai plus tard parce que vendredi je pars en vacances et que ce billet se postera tout seul dans une semaine.) (Finalement j’ai oublié de le programmer, et je n’ai pas fini Monstresses ;))
Côté films
Twixt, réalisé et scénarisé par Francis Ford Coppola, 2011.
OK. Ça faisait très longtemps que je n’avais pas vu un film qui me percute comme ça.
En plus d’être sublime, Twixt est plein de touches d’humour. Tout ce qui y était cliché ne l’était pas vraiment, car tout y est histoire de narration. Qui raconte ? Chaque protagoniste joue sa ritournelle, sans qu’on s’en rende compte.
Et chaque plan est, juste, sublime. Je sais, je me répète, mais là vraiment j’ai vu du cinéma. Pas le grand cirque des meilleurs effets spéciaux. Juste, une image après l’autre, un tableau.
Et je pense que nécessairement, Flanagan l’a vu et intégré pour La maison Usher.
Muse, réalisé par Jaume Balagueró et scénarisé par lui-même & Fernando Navarro d’après le roman La Dame n° 13 de José Carlos Somoza, 2017.
Jaume BALAGUERO qui adapte SOMOZA.
Rien que ça, c’est le pitch idéal.
C’est pas le meilleur film ever, je crois qu’il y a quelques coupures au montage, mais putain comme c’était intense et original. J’y pense toujours, deux semaines plus tard.
It comes at night, réalisé et scénarisé par Trey Edward Shults, 2017.
Putain, l’intensité de cette scène d’ouverture.
L’intensité de ce film, tout court.
J’ai trouvé la réalisation impressionnante parce chaque plan important portait une tension, racontait sa propre histoire, sans chercher à le faire remarquer. Et Kelvin Harrison Jr m’a paru remarquable.
It comes at night, dont le titre n’a rien à voir avec le contenu, raconte le prix de la survie, ou plutôt tout ce qu’on lui sacrifie, dans un monde de toute façon dénué d’espoir. Il n’y a, dans ce monde post-apo dévasté par un genre de peste bubonique, nulle échappatoire.
De la musique
Eihwar fait de la « Viking War Transe ». Tu le sens comme c’est un tag fait pour me plaire ?
Franchement, je me serais bien passée de la voix féminine, mais ces percus, ça suffit à mon bonheur. Je sais que ce groupe est scandaleusement opportuniste, mais je suis quand même fan de cette section rythmique (la meuf qui dit « section rythmique » alors que tout est synthétique. BREEEF.) Eihwar, ça a été composé pour moi.
EN REVANCHE, ça fait longtemps que j’avais pas vu un clip aussi ridicule. Déjà quand tu vois leur photo d’illu sur Spotify, tu sais qu’il y a un souci. Mais alors si j’avais pu imaginer cette meuf dans ses fringues de pétasse (nan mais ce soutif… Et sa ceinture de chez Zara, là) en train de sauter sur son rocher… Je parle même pas de son auto-objectification, avec les gros plans sur ses hanches.
Je ferai donc comme avec Agonoize : j’entraînerai mon cerveau à oublier tout à fait que ces groupes ont un visuel :D
À part ça, Green Day a sorti un nouvel album et ça m’a fait plaisir. J’ai aussi écouté Only melodies remain de ES23, dont j’ai seulement aimé la première moitié, et la B.O de Backfirewall sur les conseils de Maloriel, dont je retiens en particulier les morceaux composés par Terlikowski, et notamment Battery Lab.
10 commentaires
J’ai enfin retrouvé une vie et du temps libre (tu comprendras dans mon post de demain ^^) aussi je peux à nouveau me prendre le temps de commenter !
À chaud :
– Tu m’as donné fort envie de découvrir Twixt que j’avais évité tant il recueillait de mauvaises critiques ! Je te dirai ce que j’en ai pensé ;)
– Un immense OUI pour It comes at night qui a été une de mes plus grandes claques ciné de 2017
– Perso je préfère la version au tempo normal d’Enemy (alors que celle de Money on the dash que j’avais posté en accéléré il y a peu traîîîne atrocement les pieds… Je me demande si on préfère toujours le rythme auquel on a été habitué à la première écoute ?
– Aaah Eihwar… J’aimerais pouvoir comme toi passer outre mais je n’y arrive pas, même sans les visuels j’ai l’impression d’écouter une exploitation d’effet de mode à la limite de l’irrespect… Ta description du clip m’a beaucoup fait rigoler en tout cas, merci pour ça :D
(ton comm était passé en indésirable oO)
Un certain projet artistique, peut-être :) ?
Je n’avais strictement rien lu à propos de Twixt avant de le voir, mais pour être honnête, concernant les films de genre j’ai parfois presque le réflexe inverse : si les critiques sont mauvaises, je jette un œil. Je n’ai sans doute pas les bonnes références (en gros je regarde sur Allociné ^^) mais j’y ai vu tellement de films que j’avais adorés s’y faire démolir que je considère presque ça comme une marque de bon goût. Enfin, de mon goût. Bref, tu m’as comprise :D
J’aime beaucoup aussi la version normale de Enemy ! Par contre, j’étais passée à côté de Money on the dash sur ton blog et j’aime pas trop, c’est un peu trop… club ? pour moi. Mais à mon avis tu as raison à propos de la version qu’on a écoutée en premier.
Franchement pour Eihwar après avoir vu le clip je suis obligée d’être d’accord avec toi. Mais y’a rien à faire, quand le gars scande son « Berzerker » avec les percus qui claquent, ça m’emporte complètement, et je t’assure que je le regrette :P
J’ai bien ri de la description du clip, et je ne peux qu’aller dans ton sens, je suis consternée par ce que j’ai vu (le summum, c’est cette espèce de soutien-gorge/poitrine tellement consternant) Et si parfois la musique (seule, sans image) n’est pas à la hauteur de ce qu’on pourrait attendre (1’25 mais pourquoi est-ce qu’elle chante ?), comme toi je suis transportée par ce passage très fort de cette voix de basse et des percussions (ce que j’assume pleinement XD ). Du coup je l’ai mise dans ma playlist du mois (il va falloir que je me crée une playlist Viking War Transe (j’aime beaucoup ses mots) c’est évident).
(ps : en fait je suis allée la créer, et j’y ai ajouté immédiatement Anoana, Heilung, qui elle a le mérite d’avoir un clip superbe)
Je lisais plus haut Eliness, et sans doute en effet notre préférence doit tendre vers la première version écoutée… (même si j’ai des arguments pour préférer cette version-ci, Sped up)
Est-ce que tu pourrais me donner le lien vers ta playlist ou ton identifiant Spotify ? J’adore m’abonner aux playlists des gens que j’apprécie, c’est une super ouverture, et comme en général j’apprécie beaucoup ce que tu postes sur ton blog, je sais qu’à la fois je retrouverais des choses que j’adore (Heilung, évidemment !!) et découvrirai de nouveaux horizons !
Avec plaisir ! C’est Melle Luciole (depuis que j’ai changé mon pseudo partout, je ne me reconnais plus, je pense que je vais remettre l’ancien à certains endroits). Je croyais l’avoir mis sur mon blog, mais non le lien était down, c’est réparé.
Sinon tu as par là : https://open.spotify.com/user/dameambre?si=9cb1c6e44e5d4236
Et le tien ? J’apprécie souvent les tiennes également, l’échange est fort intéressant !
Merci !! Cela en fait plein à explorer, même en retirant celles qui ne sont pas datées :P
Voici le lien vers mon profil (tu vas voir, c’est pas mal le bazar également ^^ J’avais opéré un premier tri, mais je m’aperçois qu’il reste quelques doublons, genre les playlists « Insanity » et « Tiempos de Furia », ou « Radio Blooböxx » et « Atemporel ») :
Merci beaucoup pour ce partage ! Je découvre tes playlists, c’est bien éclectique toi aussi ^^ j’adore. Du coup j’en profite pour faire un peu de ménage dans les miennes, mais j’en ai pour un moment
Euh tout de même.. mes playlists sont une pagaille terrible, et hormis les datées, les autres sont globalement à jeter, plus du tout actuelles disons, en attente que je m’en occupe pour faire le ménage (même moi, je ne comprends pas le contenu sans lien avec le titre).
J’espère que ta mauvaise série de lectures est terminée ! je retiens Twixt au niveau des films, je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas vu à l’époque alors qu’a priori, il a plusieurs choses pour me plaire ;)
Pas totalement terminée puisque j’ai re-eu un moment de vide, mais là ça va, je suis lancée dans un pavé et pour l’instant il me plaît :D