Spicilège #16 – Clap de fin
Bilan de l’année en quelques œuvres phares.
J’ai un peu de mal à me lancer dans ce bilan culturel. Une partie de moi pense donc que je ne devrais pas le faire, mais l’autre aime bien les points finaux (enfin, pas trop finaux quand même – une troisième partie de moi frissonne devant l’adjectif.)
La raison en est que cette année me semble assez pauvre. Mais tu sais quoi, elle ne l’a pas été. Ça n’a aucun sens de discourir en mode « moâ je suis pas sur les réseaux sociaux et je vis ma life » et d’en même temps déclarer que y’a rien eu cette année, sous prétexte qu’il n’y aurait pas eu assez. Il y a eu ce qui devait !
Livres
Je vais commencer par les livres puisque c’est l’échec d’un défi : 28 livres lus alors que j’avais parié sur 40. C’est même moins que l’année dernière, j’en avais lu 30 et comme je ne m’étais pas forcée, 40 me semblait accessibles. Mais j’ai eu beau comptabiliser mangas et romans graphiques, le manque de motivation et la difficulté à trouver un livre qui me botte ont eu raison de mes attentes.
Commençons donc par les adieux, que je n’ai pas comptabilisés dans mes lectures : Le Ministère du futur, sur lequel j’ai galéré un mois en début d’année et me suis avouée vaincue, Respire (j’en ai lu la moitié mais justement, il m’a empêchée de respirer), Sidération (plus de la moitié je crois, mais autant j’avais adoré L’arbre Monde, autant celui-ci n’a cessé de me tomber des mains) et Le lien maléfique au bout duquel je suis presque parvenue, mais symboliquement, j’ai pas le courage de le reprendre l’année prochaine.
J’ai aussi entamé sans le finir – mais j’y compte bien – Les guerriers de l’hiver.
Je n’ai pas souvenir d’avoir déjà eu autant de mal à lire. Lire peu, d’accord, mais peiner comme ça, roman après roman, à en trouver un qui ne m’ennuie pas, c’est inédit !
À un moment quand ça veut pas, ça veut pas. Me remettre à Silhol était la meilleure idée, et après La sève et le givre j’ai tout de suite entamé La glace et la nuit. Je n’avance certes pas à un rythme haletant, mais c’est aussi parce que j’ai vu de très bonnes choses en décembre.
Films et séries
J’ai publié un Spicilège tous les deux mois en moyenne, plutôt que tous les mois, c’est aussi ce qui me donne l’impression d’une année pauvre, mais honnêtement, il n’y a pas que ça. La flemme, beaucoup ! Cette année je changerai sans doute de format. J’aime beaucoup me forcer à écrire sur ce que je vois ou lis, parce que ça m’aide à m’en souvenir et que j’aime partager, mais c’est de toute évidence devenu une contrainte. Et c’est aussi lié à cette idée qu’il faudrait de la matière, beaucoup de matière, je veux dire, pour publier. Je reviendrai peut-être aux Miscellanées, qui dans leur forme me coûtaient moins.
En décembre, j’ai enfin vu la série adaptée de mon roman préféré de Stephen King, probablement mon roman préféré tout court : Histoire de Lisey. Je l’ai fait sans trop trahir mes principes, parce qu’Ubik a souscrit un abonnement MyCanal et que dedans il y a AppleTV (et j’ai des principes à la con, je suppose que le patron de Canal n’est pas un gentil monsieur altruiste, mais bon. Le fait est que c’est pour ça que je n’avais jamais vu la série.)
Et putain, j’étais tellement heureuse. Cette œuvre a tellement d’importance à mes yeux, je voulais vraiment voir ce que d’autres avaient rencontré dans le roman original, ce à quoi ils donneraient vie et ce qu’ils tairaient.
La chronologie du roman a été, me semble-t-il, fortement bousculée. Il me semble toutefois que l’adaptation est très fidèle (bon, SK est producteur exécutif mais je lui fais pas méga confiance, à la base.)
Le roman, c’est la métaphore la plus pure, la plus puissante, la plus, j’allais dire proche de la réalité à laquelle j’ai jamais été confrontée, mais c’est autre chose. Naya’Lune et le gars long, je crois que pour quiconque les a approchés, c’est plus qu’une métaphore. C’est pour ça que Dooley est fou et pas tant que ça, parce qu’une personne qui parle ta langue, qui transpose (du moins c’est ce que tu penses) ce que tu traverses, c’est, de fait, infiniment rare.
Une métaphore tellement pure qu’elle a plus de sens, plus d’existence même, que le « réel ».
Je sais pas comment expliquer ça. Histoire de Lisey, c’est plusieurs parties de moi. C’est un texte qui m’a autant traduite que façonnée. Et la série… Putain qu’est-ce que j’ai chialé, c’était sublime. Les acteurs. Les personnages. Naya’Lune. Le bassin. Putain le bassin était exactement comme je l’imaginais. Je trouve pas les mots, comme j’en trouvais déjà pas pour le roman.
Par la suite, j’ai aussi vu l’adaptation en série de The Outsider, dont ma lecture remontait suffisamment pour que le suspense ne me soit pas gâché, et ça m’a beaucoup plu. C’était lent, intense et gore quand il le fallait, et même si je mets un bémol pour le personnage de la nana hypra-intelligente et ouverte au surnaturel, j’ai retrouvé tout ce qui fait le sel d’un bon Stephen King, et une réalisation qui m’a rappelé les séries des années 90, pour mon plus grand plaisir.
Jeux vidéos
Ma rétrospective Steam dit que sur mon podium se trouvent : en première position, Baldur’s Gate 3, en deuxième Civilization et en troisième Skyrim.
Baldur’s Gate a dépassé mes attentes. Grande fan de la licence et surtout du 2, j’étais très impatiente, d’autant plus que ce sont les studios Larian qui s’y sont collés, et que j’ai poncé Divinity 2. Si les règles de combat D&D m’ont parfois donné envie de jeter mon clavier par la fenêtre, j’ai adoré progresser dans ma compréhension des mécaniques, et me rendre compte que dans ma deuxième run je pouvais switcher du mode normal au mode « exigeant » sans difficulté. J’ai adoré l’écriture des personnages, et les anim’s faciales sont incroyables.
Question de timing, du moins en partie, mon podium n’inclut pas Dragon Age The Veilguard. DIX ANS que je l’attendais ! DA et moi, c’est une longue histoire d’amour un peu fou. La vidéo qui dévoilait le début et le gameplay m’avait vraiment happée.
J’ai rushé le jeu une première fois, trop pressée de voir où tout ça nous mènerait. Puis j’ai lancé une deuxième run que j’ai un peu laissée en plan parce que les combats demandent plus de concentration que je n’en ai ces derniers temps.
Quoi qu’il en soit, je n’ai pas été déçue, et c’était une sacrée gageure. Le sujet mériterait un billet. Pour résumer : oui, c’est gentillet, trop. Oui, j’aurais aimé pouvoir incarner un personnage plus rentre-dedans. Mais le gameplay est parfait, et la licence revient de loin, DA Inquisition était nul de ce point de vue. L’histoire m’a tenue en haleine, l’univers était parfaitement exploité, j’ai pu visiter des lieux dont on nous parle depuis des lustres et le design – et l’histoire – étaient à la hauteur, et surtout, la fin m’a complètement prise à revers, on est passé en un clin d’œil de c’est mignon à « en fait c’est super triste ».
Musique
Si je n’avais pas dû prendre la Seat le 4 novembre, dans laquelle tout est si délabré que je rechigne, je n’aurais jamais su que les Cure avaient sorti un disque. C’est arrivé parce que la radio, qui ne garde aucune station en mémoire, n’a pas trouvé Océane et m’a branchée sur RTL2.
Il est triste, cet album, ce sont les textes de quelqu’un qui arrive au bout et que ça n’a pas rendu serein, et ça me fait du bien, au fond, que tout le monde ne soit pas Ronan Harris et ses discours sur la lumière et les gens qui sont sympas.
J’ai fini l’année en écoutant Summoning en boucle. Chaque fois c’est un nouveau titre qui me harponne.
En 2025
Je vais remettre un compteur sur Babelio, parce que j’aime bien savoir où j’en suis, mais à 30 livres vu que c’est ce que j’atteins généralement. Je voudrais continuer ma série Léa Silhol et entamer les Zola (c’est pas pour rien que j’avais mis un post-it à droite !)
Côté jeux vidéos, finir Baldur’s Gate – oui parce qu’en fait non, je ne l’ai jamais terminé ! Civi VII sort en février et Taka m’attend de pied ferme, donc c’est également un objectif.
Pour les films et les séries, je vais privilégier les envies et les recommandations amicales et je pense que le nombre va stagner, parce que je n’ai plus envie de me gaver sans autre attente que de faire passer le temps. Et parce que de fait, je suis très, très fatiguée en ces premiers jours de 2025. Trop, quelque chose ne va pas, et m’incite à penser qu’il va falloir, urgemment, lever le pied, et emplir mes soirées de tisanes, de livres et surtout de beaucoup de sommeil.
8 commentaires
Je me replongerai un peu plus tard sur les œuvres, mais sache juste que ton : « Il y a eu ce qui devait ! » m’a fait du bien à lire :)
Tant mieux, ça m’a pris l’année d’en arriver à cette conclusion :D
« Il y a eu ce qui devait ! » : mais oui, tellement ! (perso je lis trop, ça veut dire que je noie beaucoup de choses dans les mots des autres, mais là aussi c’est comme ça doit, je suppose).
J’ai retenu Sidérations, je me le suis mis de côté pour tester, et Les sentiers de recouvrance, aussi.
Merci :)
Et prends soin de toi surtout <3
Je suis curieuse d’avoir ton avis sur Sidérations, j’avais vraiment envie de lire ce que Powers avait à dire sur ces thèmes. Je ne partage pas du tout les critiques négatives que je viens d’en lire sur Babelio. Ce qui m’a dérangée, c’est que j’ai trouvé le narrateur (et l’auteur par ricochet) quelque peu imbu de sa personne, il y avait un petit côté « nous on a tout compris et vous êtes des cons » qui, si je peux parfois le partager au quotidien (il m’arrive d’être arrogante ;)) m’a déplu en tant que lectrice, parce que si je vais lire ce type de livre, c’est bien parce que ça m’intéresse et que je partage potentiellement les idées de l’auteur ^^
Et merci, je fais de mon mieux, promis ! ♥
Je n’en suis qu’au début (une cinquantaine de pages) et il me tombe déjà des mains. Le ton m’agace. Je vais forcer encore un peu ce soir, mais je crois que je ne vais pas le continuer ^^’
Bon ben… Je vais pas dire que je suis ravie qu’on soit d’accord, c’est pas sympa pour l’auteur, mais je suis quand même contente :D
Ahah, moi j’en ai lu 13 et je trouve pas ça si mal :D
Voilà ceux qui m’ont marqué et qui pourraient te plaire (en dehors de ce que tu m’as offrerts donc), je pourrai te les prêter si tu veux :
– Kafka sur le rivage de Haruki Murakami. C’est poétique, souvent un peu abstrait, triste, ça parle de solitude.
– La Cité diaphane, Anouck Faure. C’est comme un conte gothique, c’est extrêmement poétique et ça peint des paysages et architectures qui m’ont marquée mais aussi parce que j’ai soupçonné tout du long que c’était inspiré des jeux Dark Souls, et que c’était bien le cas :D
– Vénère, Taous Merakchi. Une véritable libération <3
– Les Accords toltèques, de Don et José Miguel Ruiz. C'est de la spiritualité, j'y ai trouvé des pistes et principes pour plus de sérénité :)
– Méduse, de Martine Desjardins. Un bouquin extraordinaire, sublimement écrit, avec une thématique étrange et pourtant tellement bien traitée, c'est un très beau livre à la fois glauque et émancipateur.
Sinon, je vois des films qui sont dans ma liste sur Shadow, et contente que t'aies apprécié Loop Track, très efficace !
eh bah ouais, c’est pas si mal en effet ! ;D
Je veux lire tous les Murakami donc oui !!
Je note tous les autres, à l’exception de Méduse dont on a parlé. Il serait temps que je lise Vénère, que j’ai fait lire à mes élèves, d’ailleurs !
PS : j’ai A-DO-RÉ Loop Track ;)