Spicilège #3
Cette fois-ci, il ne sera pas vain d’annoncer que le bilan est mince, surtout pour un Mars-Avril tout-en-un.
Films
Bloodshot, réalisé par Dave Wilson et scénarisé par Jeff Wadlow et Eric Heisserer ♥
Excellentes scènes d’action, la voix de Vin Diesel fait trembler les murs, et même si une partie du scénario se perd mystérieusement en cours de route (pourquoi ils tuent ces gens, déjà ? Ah bah on le saura pas), j’ai plutôt bien aimé les personnages et adoré l’esthétique Mass Effect.
The last house on Cemetary Lane, réalisé par Andrew Jones et scénarisé par je ne sais qui, sans doute quelqu’un qui ne voulait pas que ça se sache… 😲
Écrit par un élève de 5e-4e, réalisé avec les moyens et la finesse d’un film porno, et joué avec autant de talent, ce film est d’une nullité telle qu’il m’est impossible d’en dire le moindre bien – si ce n’est, peut-être, que sa nullité a quelque chose de fascinant, qui m’a poussée à le regarder jusqu’au bout.
Jumanji The Next Level, réalisé par Jake Kasdan, scénarisé par Jake Kasdan, Jeff Pinkner et Scott Rosenburg ♥
Excellent exercice de cabotinage, les acteurs s’en donnent à cœur joie et nous aussi, même si je l’ai trouvé moins bien que son prédécesseur.
American Nightmare 2 (revisionnage)
Livres
Le chant des ténèbres – Ian Rankin, trad. par Fabienne Gondrand
Ce roman se déroule en Écosse et c’est, apparemment, la 23e enquête de John Rebus, le détective phare de Ian Rankin. On y suit deux enquêtes, l’une, concernant la disparition de son gendre, menée par Rebus, et l’autre, sur le meurtre d’un riche héritier saoudien, conduite par les inspecteurs Siobhan Clarke et Malcolm Fox.
J’ai bien aimé cette lecture, mais elle ne m’a pas particulièrement marquée. Comme souvent dans les polars, les personnages secondaires manquent de caractère. Rebus quant à lui, bien que sympathique, n’en demeure pas moins un vieux flic un peu grincheux comme le genre en a produit des centaines. Le style est agréable et la description des paysages écossais confère au roman une ambiance particulière. Je ne suis sans doute pas le bon public pour cette œuvre, j’aime les polars plus sombres et plus rythmés.
Du sang sur la glace – Jo Nesbø, trad. par Céline Romand-Monnier ♥
Olav est tueur à gage et son patron le charge d’assassiner sa propre épouse, qu’il soupçonne de le tromper. Pas de problème. Enfin… si, tout compte fait : Olav tombe amoureux d’elle.
Je me demande si ce n’était pas la première fois que je lisais un polar à la première personne, dans lequel le narrateur se trouve être le tueur. Aussi j’ai été très intriguée par cette lecture, me demandant où Nesbø comptait m’emmener. Les dernières pages sont celles qui m’ont le plus marquée, car elles basculent dans un onirisme inattendu. Olav s’avère un personnage aussi attachant que perturbant, et cette histoire m’a à la fois attristée et dérangée.
Leur domaine – Jo Nesbø, trad. par Céline Romand-Monnier ♥
De nouveau, une narration à la première personne, en revanche Roy s’avère beaucoup plus ambigu qu’Olav. L’histoire se déroule principalement entre deux lieux, la ferme familiale, isolée dans les hauteurs glaciales de la Norvège, et la station-service dont Roy est le gérant. Carl, le petit frère de Roy, rentre des États-Unis où il a fait sa vie, avec une épouse et un projet : construire un grand complexe hôtelier qui, selon lui, apportera richesse et prospérité à la région. Son retour réveille le passé.
Ce n’est pas un huis-clos, pourtant ce roman en a toutes les caractéristiques. Il est sombre, tendu, anxiogène. La vérité se révèle peu à peu, si bien qu’on ne sait jamais trop sur quel pied danser. On est partagé. Les personnages sont-ils des victimes ? Des connards ? Les deux ? Et je parle bien là de tous les protagonistes, dans cette petite commune où tout le monde se connaît et croit connaître les autres.
Je n’ai pas aimé l’intégralité du roman, à certains moments j’ai eu l’impression de ne pas reconnaître Roy, que ses actes ne collaient pas. C’est pourtant sans doute ce qui fait la richesse de ce personnage, justement. Quant à la fin, elle est assez glaçante. Décidément, je ne connaissais pas Nesbø, mais il est temps de rattraper cette lacune !
La plus secrète mémoire des hommes – Mohamed Mbougar Sarr
Je n’arrive toujours pas à décider si je dois mettre un ♥ ou pas. Le point de départ du roman, c’est la rencontre du principal narrateur, Diégane, avec un livre : Le labyrinthe inhumain. Subjugué, il développe une obsession pour son auteur, T.C Elimane, dont personne ne sait rien et qui a disparu de la circulation. Il part à sa recherche. Il rencontrera de nombreux personnages, qui tous livreront une clef, mais chaque seuil franchi ne fera qu’épaissir le mystère. Qui était vraiment Elimane ?
Si je suis perplexe, c’est que les cent premières pages environ, jusqu’à l’arrivée de Diégane à Amsterdam, sont un ramassis de phrases trop longues, une péroraison soi-disant philosophique couturée de clichés et que boursouffle ça et là un vocabulaire qui se veut soutenu mais qui, dans ce contexte, respire surtout la suffisance. J’avais noté, dans les commentaire Amazon, ceci : « Il est d’ailleurs assez ironique qu’à la page 27, le narrateur parle de « clichés et de phrases exsangues, dévitalisées comme de vieilles dents pourries » pour dans les pages suivantes dépeindre Siga D comme « une lionne qui guette sa proie, tapie dans les hautes herbes. » Comme cliché cela se pose là ! » (ce n’est même pas « dans les pages suivantes », c’est quelques lignes en-dessous !)
Et puis après, (presque) plus rien de tout ça. Le roman m’a totalement embarquée, je l’ai trouvé magnifique, et j’ai adoré que les voix et les récits se mêlent. Aussi, je m’interroge : est-ce que la grandiloquence creuse du début est faite exprès ? Est-ce qu’elle reflète l’âme de ce narrateur antipathique qui se rêve écrivain mais n’a rien à dire ? Je ne sais pas.
Je n’ai pas non plus aimé les derniers chapitres (sauf la toute fin), dont le mysticisme contrecarre totalement le réalisme et l’ambiguïté des précédents.
Donc non, je ne sais pas si j’ai vraiment aimé ce livre. Il faudra peut-être en lire un autre de cet auteur pour me faire une idée !
Podcasts
Depuis que je me suis inscrite sur Twitter et que je suis abonnée au fil de France Culture, je podcaste à donf, principalement LSD, Les pieds sur Terre et le Book Club, mais aussi La science CQFD, Sans oser le demander, etc. Autant d’émissions que j’écoute en direct dès que je le peux, et dont je ne peux que recommander le binge-listening tant elles sont riches, nuancées et passionnantes. Si comme moi tu n’en peux plus des « débats » où l’on s’insulte en criant plus ou moins et que tu as envie d’entendre des gens échanger des idées contradictoires dans le plus grand des calmes ou simplement raconter leur vie, fonce. #FranceCultureAddict
4 commentaires
Ca reste quand même un bilan sympa :) j’ai du mal avec Nesbo, pourtant j’en ai lu plusieurs, d’ailleurs j’ai Le léopard et Le bonhomme de neige dans ma PAL tu les as lus ?
Je ne les ai pas lus – les seuls que je connaisse sont ceux commentés dans ce billet. Mais si tu en as lu plusieurs et que tu n’as pas aimé, je ne suis pas sûre que ça vaille la peine de persévérer. Les deux dont je parle ont en commun d’être glauques, sales mêmes j’ai envie de dire, et de ne pas donner spécialement foi en l’humanité, si je puis me permettre cet euphémisme :)
C’est dommage car souvent les sujets m’intéressent et me donnent envie mais j’ai vraiment du mal avec le héros, Harry Hole, pourtant j’avais aimé Occupied, la série dont l’auteur est scénariste
Ouh la , j’avais pas répondu ! Mais aucune trace d’un Harry Hole dans ces deux Nesbo :)