Spicilège #5
Psychopathes, traumatismes enfouis, sectes, fantômes et monstres. Nan mais, reviens !!
Et on commence par les séries, parce que je n’en ai vu qu’une (la seconde est en cours de visionnage) et que c’était trop bien.
Dragon Age Absolution, créée par Mairghread Scott ♥♥♥
J’avais totalement oublié l’existence de cette mini-série que je gardais sous le coude « pour le moment idéal » (parce qu’un produit dérivé DA ça ne se traite pas à la légère.) Heureusement que Maloriel me l’a rappelée, début juillet c’est exactement le genre de choses que j’avais envie de voir. L’action se déroule à Tévinter, après les événements de DA Inquisition. On y suit les aventures d’une poignée de personnages haut en couleur, qui doivent mettre la main sur un puissant artefact conservé au sein du Magisterium.
Si j’en crois l’interview des créateurs telle que rapportée par JV.com, l’objectif était d’aller à la rencontre d’un public qui ne connaît pas nécessairement la franchise. Je me demande si le résultat n’est tout de même pas plus savoureux pour un joueur, et à mon avis, comme l’univers ne bénéficie pas vraiment d’une présentation en bonne et due forme, les néophytes seront peut-être un peu perdus.
Néanmoins, je te recommande très vivement d’aller voir DA Absolution, parce que l’univers Bioware, c’est : de l’humour, des personnages soignés, profonds, intéressants, de l’amour (gay, lesbien, hétéro… de l’amour, je te dis !) Absolution fait du bien au moral même dans ses moments sombres (et il y en a pas mal), parce que les combats sont impeccables, la musique superbe, et qu’on s’attache grave aux personnages.
The Witcher (saison 2) créée par Lauren Schmidt Hissrich ♥
Je me suis arrêtée au début de l’épisode 6 à cause d’une scène avec Ablette que je ne suis pas encore prête à regarder. J’ai mis du temps à revenir à cette saison, à cause des passages interminaaaables au début mettant en scène Ciri, un personnage très, très énervant. Mais en fait c’est toujours aussi bien, et je suis bluffée par le rendu des monstres, ils sont criants de réalité, c’est dingue.
Ah et mon attention ayant été attirée par un pitch intrigant, j’ai vu l’épisode 1 de la nouvelle saison de Black Mirror, qui part complètement en vrille à la fin mais m’a bien plu quand même.
Films
Run Rabbit Run, scénarisé par Hannah Kent et réalisé par Daina Reid
Écran Large s’étant attelé à démonter le film point par point avec son arrogance habituelle, j’ai eu envie de le voir. Si, effectivement, l’enchaînement des événements ne frappe pas par son originalité, j’ai beaucoup aimé suivre Sarah dans sa confrontation progressive mais inexorable vers le secret enfoui qui la ronge. Un film bien plus psychologique qu’horrifique, au final.
In fear, scénarisé et réalisé par Jeremy Lovering ♥
Tom et Lucie se connaissent à peine mais Tom a tout de même tenu à réserver un hôtel de charme sur la route du festival où ils ont prévu de se rendre. Seulement, impossible de le trouver. Tom et Lucie tournent en rond dans la forêt…
Les acteurs sont hyper attachants, l’ambiance anxiogène au possible, et mon dieu, Allen Leech. La dernière fois qu’un type m’a terrifiée comme ça, c’était Sergi Lopez dans Harry, un ami qui vous veut du bien !
The Innkeapers, scénarisé et réalisé par Ti West
Claire et Luke, deux employés d’un hôtel sur le point de fermer définitivement ses portes, s’occupent comme ils peuvent en attendant le départ des rares derniers clients. Sur l’impulsion de Luke, qui gère un site dédié aux fantômes qui hanteraient l’hôtel, Claire se met en tête d’enquêter sur Madeline O’Malley, le plus célèbre d’entre eux.
Le film m’a paru prometteur mais décevant, même si j’ai conscience que c’était sans doute le propos du film de dire que certaines choses ne doivent pas être découvertes. Les protagonistes sont attachants, mais le milieu-fin du film m’a paru un peu ridicule et comme on n’a aucune explication, pas rationnelle j’entends, mais juste qui sont ces esprits, de quoi est-ce qu’on est en train de parler, tout ça m’a paru un peu vain, et plus anecdotique que frappant.
The reflecting skin (L’enfant-miroir), scénarisé et réalisé par Philip Ridley
Seth a huit ans, vit au milieu des grandes plaines américaines et voit bien que les adultes autour de lui ne tournent pas vraiment rond. Alors il s’invente de histoires.
Ce film est archi glauque. Il est très bien, très beau, avec des acteurs convaincants et un scénario qui met en lumière les tabous de cette société rurale et pauvre, et la façon dont ils peuvent consumer ceux qui en sont victimes. Mais ça te colle une tristesse poisseuse que seule la vision d’un Viggo Mortensen de 32 ans et tout gominé viendra divertir, brièvement.
Tin y Tina, écrit et scénarisé par Rubin Stein
Après que Lola ait affronté une fausse couche, son mari Adolfo la convainc d’adopter un enfant à l’orphelinat du coin. Ils en reviennent avec Tin et Tina et s’aperçoivent vite qu’ils sont littéralement obsédés par la religion.
Voilà un film très étrange. J’en retiens le malaise tout féministe qui m’a saisie devant le comportement d’Adolfo, bon macho des familles, habitué à commander et à minimiser les émotions de sa femme. Il me semble d’ailleurs que les spectateurs qui ont crié à la débilité des personnages ne se rendent pas bien compte d’à quel point cette relation est non seulement crédible, mais observable. J’ai aussi aimé qu’à la fin le doute plane sur l’implication des jumeaux. Ceci dit, il est vrai que ça part en latte, et qu’à certains moments on ne sait pas si on ne devrait pas rire (je rejoins l’intéressante critique de ChaosReign.)
A quiet place (Sans un bruit), scénarisé par Scott Beck, John Krasinski & Bryan Woods, réalisé par John Krasinski ♥
Je ne te cache pas avoir été très perturbée par le fait que j’avais déjà vu The Silence, dont le scénario est strictement le même ! En plus, Sans un bruit est sorti la même année que Birdbox, aussi j’ai eu une sensation de déjà-vu assez intense à plusieurs reprises. Ceci étant dit, j’ai beaucoup aimé ce film, qui comporte des petites trouvailles vraiment émouvantes et un passage tout à fait terrifiant.
The Caller, scénarisé par Sergio Casci et réalisé par Matthew Parkhill
À partir du moment où Mary emménage dans cet appartement, elle reçoit des coups de fils d’une dénommée Rose. Des appels de moins en moins sympathiques.
Pour être tout à fait honnête, certaines choses m’échappent dans ce scénario, comme l’histoire et le rôle de ce type incarné par Stephen-Moyer-Bill-le-Vampire, mais le film m’a tenue en haleine et je l’ai apprécié.
1 BR, scénarisé et réalisé par David Marmor ♥
Soit David Marmor a eu des problèmes avec ses voisins (comme moi), soit il est terrifié par ces gens qui savent mieux que toi ce qui est bon (comme moi aussi.) Quoi qu’il en soit, sa description de cette petite résidence bien tranquille où les voisins entendent qu’on respecte les règles est aussi flippante que moyennement irréaliste, en témoigne le dernier plan du film, auquel je souscris, peut-être parce que je suis cynique.
Sur YouTube
Après que je me sois rematé l’intégralité de Golden Moustache (les originaux, pas les usurpateurs qui ont pris leur suite), YT m’a enfin informée de l’existence des chaines de Julien Pestel et Eléonore Costes. Si les courts publiés par le premier sont inégaux, j’ai adoré Derrière la porte, une soirée entre potes qui tourne au vinaigre et m’a paru d’une remarquable justesse, tant dans le propos que dans le jeu des acteurs. J’ai aussi beaucoup aimé Le fichier Warziniek, terriblement grinçant.
Côté Costes, j’ai adoré ses deux courts métrages, Fantasme et Hippocampe, tous deux super émouvants et là encore d’une authenticité rare.
Livres
Étude en noir, José Carlos Somoza, traduit par Marianne Millon
Ça faisait une éternité que je n’avais pas lu Somoza, alors qu’il était devenu l’un de mes auteurs favoris avec La théorie des cordes et La clef de l’abîme (j’ai aussi lu L’appât mais je ne m’en souviens plus !) J’ai mis un peu de temps à entrer dans cette histoire d’enquête policière hommage à Conan Doyle, mais finalement, j’ai été happée, moins par le scénario que par les personnages. La relation qu’entretiennent Anne et monsieur X est intéressante et émouvante, et d’ailleurs j’ai adoré le personnage d’Anne, tout en contradiction et en fêlures.
Je ne reviens pas sur mes relectures de Papa Moumine et de Danse avec les spectres, si ce n’est pour dire que le premier m’a fait beaucoup de bien et que j’ai été ébahie de constater à quel point le second avait marqué mon imaginaire, malgré ou peut-être à cause de son gothisme ostentatoire !
Enfin, je suis en train de lire Les raisins de la colère dans la traduction qu’en a donné Marcel Duhamel. J’avais beau avoir adoré À l’est d’Eden, je ne m’attendais pas à plonger si facilement dans l’histoire de ces paysans du Midwest chassés de leurs terres par les banques et l’industrialisation galopante. Mais qu’est-ce que c’est beau ! L’écriture est hyper poétique, très contemplative. Steinbeck s’attache au moindre détail et on a vraiment l’impression de regarder un film plutôt que de lire un roman !
3 commentaires
Merci pour toutes ces idées ! J’avoue que je ne vais pas spontanément vers le genre horrifique, mais avec tes petits commentaires, ça me motive :)
Dans le même genre, je viens de dévorer la série From, elle devrait te plaire !
Bisous du fond de la forêt (ou les monstres sont calmes et courtois)
Je sais pas si c’est une très bonne idée de regarder des films d’horreur quand on habite au fond d’une forêt :D
Ah zut, From c’est sur Prime. C’est intrigant, je vais voir si je peux me procurer les DVD ! Merci pour la reco !
Je retiens Somoza ! j’ai aussi Les raisins de la colère mais je n’ose pas me lancer… un peu peur du pavé, mais j’aimerais bien (un peu contradictoire je sais ^^)