Spicilège #7
Le vent se lève ! Il faut tenter de vivre !
Novembre est passé vite. Mais genre, vraiment vite. Pour la première fois depuis des années, je n’ai pas eu l’impression de me traîner sous la pluie, perpétuellement frigorifiée. J’imagine que c’est la suite logique de l’année dernière, quand je découvrais que j’avais appris à « laisser glisser ». Ça ne signifie pas que les deux derniers mois ont été faciles, au contraire, je dirais.
Laisser faire plutôt que laisser de côté. Ça fait des journées riches, éreintantes parfois, où je finis échevelée (rapport à ma super métaphore de la laque et des cheveux récalcitrants de l’année dernière.) Je ne lutte plus ni contre les éléments, ni contre moi-même. Et Novembre passe.
Films
Pour la première fois depuis que j’ai quitté Rennes, j’ai pu assister au Court-Métrange, et même voter pour mes métrages préférés grâce à leur partenariat avec Shadowz. Malheureusement, je n’ai pas été très convaincue par les trois sélections que j’ai eu le temps de regarder. J’en retiens Middle Watch (curieusement hypnotisant malgré ou grâce à son dessin géométrique, ce court a fort résonné dans mes abysses actuels), Simon (cette façon de te faire vivre une histoire sans jamais te la montrer, c’était incroyable), Amanece la noche mas larga (magnifique, la lumière est extraordinaire et le rendu « peinture animée » incroyable ; un peu trop littéral à mon goût dans le texte, par contre), et We forgot about the zombies (très con et très drôle.)
The craft legacy ♥ J’ai bien aimé The Craft, c’était woke, j’aime bien ce qui est woke, ça me soulage, ça fait tomber un poids de mes épaules, de savoir que je suis pas la seule, à rêver des mecs pas masculinistes et à craindre les alphas terroristes, mais, bordel, qu’est-ce que ça me saoule le renouveau fémino-ésotérique, comme si nous les meufs on n’avait pas d’autres pouvoirs que des fantasmes. Faites des sciences et battez-vous avec de vraies armes, merde.
Relic ♥♥ Lovecraftien et très beau, tant dans son aspect métaphorique que dans ce qui ne l’est pas : le film raconte la relation à soi-même autant qu’à autrui, quand autrui est votre propre mère et qu’elle vieillit.
Veronica ♥ Ce qui est rigolo, c’est qu’en fait, c’est la suite des Ordres du mal, que j’ai vu après sur reco de Mal’. Ça raconte autre chose, mais on y retrouve un personnage emblématique et le thème de l’éclipse.
The Harbinger ♥♥♥ Les gens que je connais semblent ravis du Covid parce que ça a mis fin aux embrassades. Moi, j’ai pleuré au bout du premier quart d’heure de ce film, parce moi aussi, j’ai tellement besoin de contact physique, de la douceur de bras amicaux, des bises qui scellent un « tu es plus qu’une collègue ». Je n’ai pas vécu le confinement seule, mais depuis le Covid, j’ai la sensation que mes contemporains et moi nous éloignons de plus en plus.
OK, il y avait TOUTES mes angoisses de mort dans ce film. Je devrais le montrer à ma psy, ce serait beaucoup plus clair que ce que je lui baragouine. On vit dans un monde où on s’efface. Elle a beau me dire que mes élèves, mes proches… À la fin il ne restera rien, parce qu’on vit dans un monde qui zappe. Un monde où même le tumulte retourne au silence en une fraction de seconde. Et, de toute façon, quand il ne reste plus personne pour se souvenir de toi, t’as bel et bien disparu.
Mother, may I ? En voyant cette gigantesque maison style hangar au loin, l’héroïne dit : « oh my god ! It’s beautiful ! » Tellement dommage qu’elle ne soit pas ma voisine. J’ai un élève qui est mon voisin d’une rue et de quelques maisons, et je sais par lui que la mienne, c’est celle « pleine de ferraille ». Le monde est clairement divisé entre ceux qui me comprennent, et les autres.
Trop méta et trop littéral à la fois, si c’est possible, j’ai trouvé que le film anéantissait son peu de propos dans une boucle sans fin. En résulte que je ne ressens aucune empathie pour les personnages, incapables d’évoluer.
The Vigil ♥
Tous les dieux du ciel. Aaah, le misérabilisme français. Et sa tendance pas du tout gênante à maquiller des gamines de neuf ans sur des prétextes fallacieux. Ok, une demie-heure ça suffit (donc pas d’images dans ma galerie, j’ai rarement été aussi mal à l’aise et agacée à la fois.)
Event Horizon. Un peu court, même pour… un court-métrage. La fin m’a frustrée plus qu’autre chose. En plus, les perso sont vraiment cons.
Les ordres du mal ♥
Malum. Le problème de ce film, c’est que ça n’en est pas un : c’est réalisé comme un FPS, l’héroïne passe d’une scène à l’autre, d’un jumpscare à une scène plus contemplative, sans paraître ressentir autre chose qu’une peur superficielle. Comme nous, du coup. On navigue d’une scène à l’autre sans se sentir concerné le moins du monde.
Slenderman. Très chouette première partie, la seconde m’a semblé bien plus confuse. Mais l’esthétique du Slenderman m’a beaucoup plu !
Locked In. L’infirmière, elle a lu les trois premières lettres de « murder », et ça lui a suffi pour se faire une idée de toute l’histoire, alors même que les revirements de Lina sont incompréhensibles, parce que les scénaristes ont préféré faire des ellipses plutôt que de devoir expliquer l’inexplicable. Le film m’a plu tout de même, il a un côté « feuilleton du début XXe » (je ne sais pas pourquoi je dis ça.)
Quant aux Maîtres des Abysses, c’était remarquable, des images extraordinaires, et on y apprend des trucs qui le sont tout autant.
Séries
Chère enfant ♥ m’a tenue en haleine jusqu’au bout… Et puis s’est bien emmêlé les pieds dans le tapis dans son dernier quart d’heure, jusqu’à cette dernière image qui n’a aucun sens compte tenu de ce qui nous a été montré auparavant. M’enfin, c’est Stéphanie, du boulot, qui m’en avait parlé (et qui n’avait pas osé me parler de la fin pour ne pas gâcher mon plaisir) et elle avait raison, impossible de décrocher.
I’m not ok with it ♥ Drôle de série. On dirait un Carrie un peu déjanté, très ado, beaucoup moins lourd que l’original, et pourtant on les éprouve, les remous de cette période dont les couleurs sont toujours saturées. Je ne me souviens pas vraiment du scénario, à vrai dire. Mais j’ai passé un excellent moment.
The fall of the house of Usher ♥♥♥♥ Voilà.
Cette série adapte librement la nouvelle éponyme d’Edgar Allan Poe. Et pour ce faire, Flanagan l’a divisée en chapitres qui sont chacun l’adaptation d’une autre nouvelle : Le masque de la mort rouge, Le puits et le pendule, Le chat noir… Je trouve ça absolument vertigineux en termes de génie narratif. Les acteurs, surtout quand on les a vus dans d’autres rôles, que ce soit dans Hill House, dans Bly Manor, dans Midnight Mass, ou dans… Battlestar Gallactica, sont extraordinaires. J’insiste, parce que je trouve leurs prestations incroyables de justesse, et leur diction, mon dieu, leur diction, un régal pour un amoureux des mots. Si je ne devais recommander qu’une œuvre d’art, cette année mais aussi les précédentes, ce serait celle-là. À part des adjectifs galvaudés, « magistral » par exemple, je ne saurais quoi ajouter.
Enfin, si, une chose tout de même : c’est très, très dur. Si la toute fin m’a paru un tout petit peu « trop » (mais très fidèle à la nouvelle), je n’étais absolument pas préparée aux dernières minutes du Masque de la mort rouge. Je peux te dire qu’elles me hantent toujours.
Musique
La bande originale de The Fall of House of Usher tourne en boucle dans ma tête et mes enceintes. Elle a les mêmes couleurs que celle de The Hours. Sauf ce remix club de Wicked Games, qui accompagne toutes mes soirées d’écriture, alors même qu’il me renvoie à la scène la plus traumatisante de la série – la scène la plus traumatisante que j’aie vue d’une manière générale -, mais il me met aussi dans une sorte de transe étrange.
Le 4 octobre, Mu m’envoyait sur Telegram : « bon ça reste du black metal assez classique ou basique si on veut, moi je trouve ça plutôt très bien travaillé, mais bref je sais pas si ça te plaira, mais je trouve le dernier album de Marduk plutôt stylé, et notamment ce morceau ! » Ce à quoi j’ai répondu : « « Shovel beats sceptre », voilà un titre bien étrange, je m’imagine un perso Skyrim level 1 qui foncerait sur un prêtre dragon armé de sa seule pelle :D
(ça m’a pris le temps mais en vrai vu le titre de l’album je comprends bien où ils veulent en venir :D)
Ben j’aime beaucoup, le son est à la fois râpeux et moderne, et c’est pas foutraque ou accompagné d’une batterie marteau-piqueur comme le vieux black que j’aime pas ! Ça va aller, entre autres, sur ma playlist hivernale (en espérant que l’hiver arrive, cette année. J’aime pas cette saison, mais j’aime encore moins notre actuel été qui n’en finit pas !) »
Après quoi, elle m’a envoyé ce morceau de Houle que j’ai placé en exergue de Cohérence : « ouais j’ai peur que les paroles de cet album soient extrêmement mal écrites mais ouais je trouve cet album vraiment qualitatif (…) ce sont des Parisiens mais apparemment ils vivent mal d’être aussi loin de l’océan :D » Moi : « Dis donc c’est thématique « pour qui sonne le glas », ce soir ;P Aaaaah, j’adore la voix ! »
Livres
Surtensions… (cherche sur Internet, de quoi ça parle, déjà ? »)Ah oui. Je suis un peu étonnée d’en garder si peu de souvenirs, parce que je l’ai lu en deux jours, comme d’hab’ avec un bon polar. Personnages bien campés, suspense de ouf, claque dans ta gueule à chaque rebondissement. En lisant les critiques sur Babelio, me revient que j’y ai retrouvé l’aspect « social » de l’écriture de Norek, qui m’avait manqué dans Surface et que j’avais tant aimé dans Entre deux mondes. Ce n’est pas la faute du bouquin si je l’ai oublié, mais bien la mienne, parce que j’ai cessé de prendre des notes et parce que j’étais pas bien dans ma tête au moment où je l’ai lu.
L’affaire Crystal Singer ♥♥♥, je l’ai acheté sur un coup de tête à la librairie (en même temps que Le phare aux corbeaux, que j’avais oublié et ajouté dernière minute à mon « panneau des lectures » !!) J’en avais lu une très bonne critique chez Zoé, et la libraire a confirmé mon choix. C’est une uchronie, une réalité dans laquelle il y a une civilisation sur Mars, avec laquelle nous communiquons de loin en loin. Le narrateur raconte ça, cette épopée des transmissions qui s’affinent, se perdent, s’embrouillent. Mais il raconte surtout Crystal, et la beauté énigmatique des maths. Elles sont liées : toutes deux insaisissables parce qu’en grande partie étrangères. Superbes et inconnaissables en même temps, clefs dont on sait comment les utiliser sans les comprendre complètement, elles se dérobent. On pourrait croire qu’elles ne sont jamais plus belles qu’en leur absence et dans nos doutes, mais ce serait trop facile, bien trop cliché. C’est un roman d’amour, de véritable amour, qui ne tombe jamais dans les ornières du cliché, justement. Et son écriture, contemplative et rythmée en même temps, m’a totalement convaincue.
Le phare aux corbeaux ♥♥, du coup. M’a un peu saoulée au début, parce que la narratrice qui voit les morts et se sent tellement différente, et qu’évidemment sa famille abandonne parce que… parce que quoi, en fait ?… j’ai trouvé que ça faisait très écrit d’ado, et ce que je pardonne aux ados, je le pardonne un peu moins aux adultes édités. Mais c’était mesquin de ma part : Rozenn Illiano conte bien, j’ai été captivée par son récit ancré aux confins de ma Bretagne. Son style est à la fois pictural et cadencé, et même si je n’ai pas été fan de la révélation pas si finale, tout s’emboîtait, et je garde de ce roman un souvenir un peu nostalgique, un de ceux qui ont le goût de la pluie et l’odeur des falaises.
Les lieux sombres ♥♥. J’attendais avec beaucoup d’impatience l’arrivée de ce roman dont la couverture m’avait harponnée sur le blog de Zofia, et qu’elle a eu l’immense gentillesse de m’envoyer – accompagné d’une carte qui se plante !!
Je te laisse lire le résumé de Zofia, il est très bien alors je vais pas m’embêter hein. C’est marrant, parce que moi non plus je n’ai pas trouvé l’héroïne sympathique, mais c’est à mon avis LE point fort de ce roman : est-ce qu’on pourrait l’être, à sa place ? Qu’est-ce qu’on serait, en fait ? Tous les personnages sont, par certains côtés, mesquins voire dérangeants, et si c’est pas raconté avec la tendresse d’un Stephen King, ça n’en est pas moins, j’ai trouvé, criant de vérité (avec un bémol pour les membres du club bizarre). C’est une lecture qui m’a beaucoup troublée, dont j’ai un peu regretté la toute fin sans pouvoir te dire pourquoi sans t’influencer, mais que j’ai dévorée, tout en me sentant malmenée tant par les événements que par ce qu’ils révèlent des personnages… et du lecteur.
Avec Du thé pour les fantômes ♥, je triche un peu parce que je ne l’ai pas terminé (nous sommes le 28) mais que ce sera fait d’ici la fin du mois. C’est l’histoire de deux sœurs, Félicité et Agonie. Elles sont jumelles. La première est l’aînée, chérie et choyée. La seconde est née après, c’est son tort. Elle n’était pas voulue. Leur noms et leurs dons reflètent le regard que cette mère partiale et capricieuse portait sur elle. « Portait », parce qu’elle meurt, et c’est ce qui réunit la sorcière et la passeuse.
C’est un très beau texte, écrit avec autant de gouaille que de poésie. En revanche, la manie de l’autrice de mettre de la magie surréaliste partout m’agace. Il y a tout un passage sur des « fleurs-photographies » qui m’a fait rouler les yeux, surtout avec le commentaire genre « si on croit à la beauté, ça la fait exister », je trouve ça tellement premier degré, tellement cliché, ça m’a gonflée. Mais ça reste un beau récit, qui parle de deuil et de secrets de famille d’une manière pas si métaphorique. Et puis, la Provence, c’est mon pays de cœur, aussi inconnu et mystérieux soit-il pour moi !
Abandon : Le mur des silences d’Arnaldur Indriðason, chiant comme la pluie et mal écrit ou mal traduit.
En cours : Respire de Joyce Carol Oates, acheté en même temps que Crystal Singer et Le phare. Magnifique. Mais c’est apparemment inspiré de la maladie et de la mort de son époux, et quand bien même ça ne le serait pas, ça raconte quoi qu’il en soit l’agonie d’un être cher et ça m’empêche de respirer, justement.
Estrange
Je suis très, très fière, d’avoir KissKissBankBanké la revue semestrielle lancée par le Fossoyeur de Films, et absolument RAVIE, aussi. C’est pas une revue, c’est un livre ! Imprimé sur un papier épais qui sent trop bon, avec une mise en page hyper soignée, et livré avec un tot-bag dont je n’aurais jamais voulu s’il n’avait pas été aussi beau (et dont je me sers pour transporter mes copies), et un poster que je n’ai pas photographié mais que je kiffe sa race. Ça paraît presque accessoire tel que je le présente, mais dedans, y’a des articles de Patrick Baud, Théo Drieux et François Theurel of course (et tous les autres sont excellents mais je ne connaissais pas encore leurs auteurs), longs, nuancés, intelligents, et des interviews d’artistes perturbants dans le bon sens du terme, et bref je suis trop contente.
Huit, neuf, dix (Ya better stay awake, he’s back again)
En Octobre, j’ai écrit un brouillon qui commençait comme ceci :
Huit (8)
pattes
Trois dans la cervelle
Trois dans le ventre
Et deux pour embrasser.
En Novembre, j’ai tout aimé. La pluie, les accalmies, les réveils brutaux, même la Putain D’Angoisse Aux Huit, Non, Neuf Pattes plantées dans mes méninges et mes entrailles. Quand je vais au lycée et que l’aube point, je me gare à l’orée des arbres trempés de brume. Je m’extirpe de la voiture et je traverse la cour. Au-dessus de moi, les corbeaux se penchent vers l’horloge, et la madone… nous protège ? Je ne sais pas. Elle est là. Leurs trois silhouettes marquent l’entrée de ce domaine qui n’est ni le mien ni celui des élèves. À la lumière des néons, nous nous rencontrons, ou pas. Nous essayons, en tout cas, quelle que soit la manière – et elle peut être brutale.
Et le samedi, quand l’insomnie matinale m’a tapoté l’épaule de ses doigts maigres, j’emporte ma tasse brûlante dans le froid, et je photographie la fumée, l’orange pointilliste et le givre en espérant capter leur odeur de feu de bois et de glace.
2 commentaires
Un bon mois de novembre et ça fait bien plaisir ♥
Contente de voir que Les lieux sombre t’a plu 😊 et j’ai moi aussi Du thé pour les fantômes dans ma PAL, j’ai envie de le lire, là, maintenant, en décembre, en hiver car je ne sais pas, j’ai l’impression que ça s’accorde bien. Et puis moi, cette Provence là, j’y vis alors je suis très curieuse de découvrir ce livre !
Je note L’affaire Crystal Singer et Le phare aux corbeaux J’aime Olivier Norek (encore plus depuis que je l’ai rencontré à un festival), et Surtensions, surtout la fin, m’avait fait l’effet d’un uppercut ! Est-ce que tu as lu Impact de l’auteur ?
Pour les films, je retiens aussi Relic et The Harbinger mais je ne suis pas certaine de réussir à les voir sur les plateformes classiques…
Je te souhaite un aussi beau, si ce n’est meilleur, mois de Décembre !
Du thé pour les fantômes me semble effectivement une lecture parfaite en cette saison !
C’est dingue, je n’ai vraiment rien retenu de Surtensions, à part le personnage du gamin prisonnier à Marveil, et sa sœur… Et pourtant, j’insiste, je sais que j’ai aimé ! J’ai lu Impact en effet, je crois qu’il ne me reste plus que Territoires à découvrir !
Pour finir, en effet j’ai vu ces deux films sur ShadowZ et je ne suis pas du tout sûre qu’ils soient disponibles ailleurs :/
Je termine le mois de novembre bien malade, et décembre va commencer très fort avec une semaine dont je sais d’ores et déjà qu’elle sera épuisante, alors j’espère aussi que je saurai trouver en moi les ressources nécessaires ! Un très beau Décembre à toi également !